« Les Tambours du Dieu Noir » : Merci, al-Jahiz… pour ces deux superbes ouvrages

En bon anarcho-wokiste tirant en cachette les ficelles de Disney, j'ai remarqué que mon blog ne contenait pas assez d'auteurs racisés (ne parlons même pas des autrices). C'est d'autant plus dommageable qu'ils parlent bien souvent dans leurs textes de leurs cultures, ce qui serait l'idéal pour quelqu'un comme moi en ayant ras la casquette de la SFFF et du cinéma occidentalo-centrés (à base de transhumanistes s'extasiant devant le dernier pet d'Elon Musk et de chevaliers pourfendant tellement d'orques et de dragons qu'ils sont à deux points de monter un syndicat).  Essayons de réparer ça.

« Les aventures de Lapinot » : Rétrospective

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire et j'ai grand besoin de me faire un kif. J'ai tout d'abord bien sûr songé à écrire un article à la gloire de mon ego demesuré, mais il s'est avéré que j'ai finalement opté pour une variante en choisissant de faire l'éloge de quelqu'un au moins aussi génial que moi : l'illustre Richard Mammouth ! (Et accessoirement son créateur.)

TUGPÉUA #28

Je me la coule douce en master Création littéraire : étant le meilleur élève de ma classe, on m'a sacré roi dès que j'ai posé les pieds dans cet établissement, et depuis la vie n'est plus pour moi que vahinés, soirées homards et cocktails exotiques. On est si bien là-bas que je crois même avoir oublié quelque chose... Voyons... Ah, oui ! J'AI UN BLOG !!!

« Magic : Légendes » : Fantasy +++

Non ! La fantasy aurait donc des poncifs ? Gobelins, elfes, anges, démons, dragons, châteaux et épées magiques, ce seraient des choses qui y reviendraient un peu trop souvent ?! Chaque auteur digne d'intérêt tente ou bien de fuir ces archétypes, ou bien de les renouveler pour ne pas les laisser se transformer en stéréotypes. Parfois, une autrice sympathique comme Maggie Furey s'amuse à cumuler énormément d'éléments classiques pour livrer une aventure généreuse en rebondissements. Mais là où se démarquent vraiment des maîtres comme ceux qui ont créé le jeu de cartes Magic : The Gathering, c'est qu'ils reprennent eux aussi une grande quantité de tropes mais en les poussant tous au maximum. En découlent de véritables tueries visuelles mélangeant les styles, les époques, les échelles de gigantisme ; et lorsque c'est mêlé à un peu de fantasy plus avant-gardiste, c'est encore mieux.

« Arcane » la punk, une arcane punk pour de l’arcanepunk

Je n'avais pas prévu de la voir initialement. Arcane, série adaptée de League of Legends, jeu vidéo pour vrais g4m3rz alors que j'arrive tout juste à battre mon frère à Super Mario ? Alors que les produits dérivés d'une franchise à succès sont presque toujours un simple gigantesque caca de zizi faisant l'éloge de l'œuvre originelle ? Et puis j'ai vu qu'on en disait du bien sur le Dernier Discord avant la fin du monde. Et aussi chez Usul. Enfin quand FeydRautha, vieux briscard de la hard-SF, s'est mis à son tour à faire l'éloge d'une fantasy Young Adult, je me suis dit : OK, c'est pas possible, je suis en train de passer à côté d'un truc.

« Le sang du dragon » : Allumez le feu !

Les gens en ont marre des elfes. C'est peut-être pour ça qu'on leur tire autant les oreilles. Et j'ai envie de dire tant mieux : imaginez qu'en science-fiction, on vous refourgue à chaque bouquin des petits hommes verts, ce serait gonflant, hein ? Une fantasy postmédiévale est en train de se construire, steampunk, flintlock, coloniale ou encore New Weird ; mais aussi une fantasy exotique, s'inspirant des continents et des cultures du monde entier. En résultent fréquemment des romans intelligents et riches, jouant entre les archétypes classiques et de nouvelles idées plus expérimentales.

« Coda » : Le joyau de la fantasy épique sorti pile au mauvais moment

Les modes changent, le public aussi : à présent, la mode est aux antihéros désillusionnés à la Rick Sanchez, et la fantasy post-apocalyptique semble sur la bonne voie pour conquérir le marché du livre. Des univers contre-idéalisés, des personnages pessimistes et endurcis, un humour féroce et une ambiance cynique, tout ça ne choque plus personne, et c'est même de bon ton : après la mouvance grimdark, plus moyen pour le lecteur de merveilleux de croire au conte de fées. La réalité nous est décrite dans sa crasse, sa laideur et son absurdité, déformée par le prisme de l'imagination qui permet d'y matérialiser des questionnements éthiques et moraux de façon plus directe que n'importe quel drame. Et tout ça peut très vite me laisser de marbre : viols, torture et boucheries héroïques se révèlent bien vite tout aussi pénibles que la naïveté d'un auteur jeunesse. Seulement quand c'est bien fait et qu'il y a de l'humour dedans, nous pouvons assister à de véritables pépites sorties droit du cœur, pleines de rage de vivre et de cheminements sincères. Coda en fait partie.

« La nef céleste » : Les spoilers sont nos amis*

Mon studio croule sous les livres à rattraper pour les partiels (déjà passés), et j'ai besoin de faire un bon break par moments (à peu près cinquante pages de divertissement pour cinq sonnets de Ronsard, c'est jouable, non ?). Et ça tombe bien, parce que je n'ai sélectionné pour cette année quasiment que des lectures enthousiasmantes, à commencer par la trilogie d'Alamänder. J'avais adoré La Porte des Abysses, La Citadelle de Nacre m'avait laissé un peu plus perplexe malgré ses grandes qualités ; restait à savoir si La nef céleste allait remonter le niveau bien plus haut que ne l'avait jamais fait la fantasy française, avec son fameux twist-de-l'enfer-de-la-mort-qui-tue dont on m'a bien prévenu que j'adorerais ou que je détesterais. Reste à savoir désormais ce que moi j'en penserais... C'est désormais chose faite.

« La citadelle de nacre » : Passionnant mais perfectible

On avait quitté Jon le détective magique au beau milieu d'un cliffhanger de la mort qui tue, bien malin qui saurait dire désormais comment Alexis Flamand allait continuer son cycle d'Alamänder. Le problème étant que le tome 2 d'une trilogie s'avère souvent le plus faiblard, car il s'agit de celui où s'effectue la transition vers le grand final. Et des fois, les problèmes peuvent venir d'ailleurs...

Les faits sont là : l'auteur fait monter la sauce en versant vers une fantasy épique davantage qu'humoristique, allant toujours plus loin dans sa démarche de remplacer les codes de celle-ci par ceux de la SF. Cependant, à force d'avoir été conditionnés par d'excellentes idées en permanence, on finit par devenir exigeants. Quitte à s'en rendre sacrément critiques sur ce qui passait jusque-là comme du beurre...

« La porte des abysses » : Hard light lovecraftian science-fantasy policière (et en plus, c’est marrant)

Vous vous souvenez ? C'était y'a quelques années de ça. Les découpages de livres en France, c'est la foire à la saucisse, alors du coup il y avait eu cette trilogie découpée en cinq volumes ; c'est alors qu'une jeune maison d'éditions passablement ambitieuse (...) décidait de lui rendre le nombre de volumes qui lui était dû avec des illustrations attirant fortement l'attention des chalands. Dont moi.