Star Trek ENT : C’est prélogique, Mr Kirke !

Journal de bord de l'amiral Scribouille : notre mission touche à sa fin. Après un quiproquo diplomatique m'ayant fait monter pas mal d'échelons et accessoirement un ou deux massacres de masse, je me retrouve dans un fauteuil beaucoup trop grand pour moi avec un équipage qui ne connaît aucune autre série de SF que Dans une galaxie près de chez vous. La solitude se fait d'autant plus sentir que j'arrive face à la dernière série du Old Trek : Enterprise. C'est la fin du Star Trek "originel", avec cette série-préquelle si mal-aimée à sa sortie qu'elle a dû se conclure au plus vite, une sorte de Prélogie dans cet univers avant qu'il ne sombre une bonne décennie dans l'oubli avant de se faire ressusciter pour le meilleur (et sans doute surtout pour le pire) par J. J. "Gros boum-boum" Abrams. Alors, Star Trek : Enterprise mérite-t-elle sa réputation de brebis galeuse ? Je tâche d'effectuer un diagnostic à l'aune de mon téléviseur positronique.

« CRU » : Je me suis fait avoir (tant mieux)

Dans le sillage de Damasio, bon nombre de nouvelles voix ont pu se faire connaître pour leur approche expérimentale de la SF, déstructurant les phrases et les paragraphes, s'affranchissant le plus possible des tropes, mêlant leur récit à énormément de fantasy / fantastique / horreur, dans une veine qui n'est pas sans rappeler (toutes proportions gardées) China Miéville à l'outre-Manche, lui aussi d'ailleurs très porté sur les messages politiques de gauche radicale. Vous connaissez très sûrement Sabrina Calvo ; mais vous avez peut-être entendu parler de luvan (eh oui, sans majuscule alors que je déteste ça, ça fait vraiment titre de groupe de post-rock à deux balles). Ayant publié à un nombre impressionnant de maisons différentes, cette autrice a vu son premier recueil de nouvelles, CRU, se faire publier à la minuscule maison d'éditions Dystopia Workshop, qui nous livre là un superbe livre-objet, que ce soit pour sa solidité comme pour son graphisme, original tout en restant parfaitement lisible. Je l'avais acheté aux Intergalactiques d'il y a deux ans, par curiosité (et puis, soyons honnêtes, pour le prix). Or, si luvan écrit bel et bien de la SF, il me faudra plusieurs dizaines de pages pour comprendre que ce livre... n'en fait pas partie.

« Dune 2 » : Le ver solitaire

L’autre soir, j’ai eu une vision de l’enfer. Après avoir subi deux passages à la boulangerie ponctués de larmoyants « Allez vieeens je t’emmène au loiiin », je me suis rendu pour la première fois depuis pas assez longtemps dans un cinéma commercial. Avec ses allures de grand buildings de gens pour qui les questions elles sont vite répondues, le Paris à Clermont n’a pas le design apocalyptique du Megarama à Saint-Étienne, mais il est tout aussi froid et technocratique. Des écrans tactiles grand-remplacent les guichetiers, des escalators les escaliers, des téléviseurs omniprésents les affiches et autres accessoires décos ; autant de quincaillerie toute en coltan et en terres rares, de gadgets achetés grâce au sang des congolais par quelques industriels n’oubliant pas de vous délivrer un petit message de type « Je pense à ma planète ! » pour calmer la mauvaise conscience de l’occidental moyen. Les vigiles, ça, par contre, on les laisse. Il y en a un entre le stand de produits cancérigènes et l’interminable montée vers les salles, qui contrôle aussi les tickets tant qu’à faire, on va pas embaucher du personnel en plus. Un quart d’heure de bande-annonces de blockbusters oubliables et de publicités souvent filmées avec le cul vous attend dans une immense salle, bien sûr quasiment déserte. Tout n’est même pas source de souffrances. Juste d’un ennui mortel.

« Métamorphoses » : Les Terres Obscures

Un jour, en essayant de ne pas y laisser ma santé mentale (déjà bien entamée par mes vacances à R'leyh, qu'on m'avait pourtant vantée comme un lieu particulièrement pittoresque et authentique), il faudra bien que je vous parle de l'œuvre maîtresse de François Schuitten, Les cités obscures. Scénarisée par son compère Benoît Peeters, cette fresque culte de bandes dessinées possède une quinzaine d'albums parfois expérimentaux, sans compter les nombreux hors-série aux formats variés (dont certains sont de temps en temps comptés comme faisant partie de la série), CD, films en direct-to-DVD et sites plus ou moins officiels. Les cités obscures, c'est un rabbit hole, lui-même contenu dans un autre plus grand : toutes les autres œuvres rétrofuturistes d'un dessinateur sortant des sentiers mille fois rebattus du steampunk / dieselpunk / eccétérapunk, pour déployer une imagination singulière avec pourtant une vague impression de familiarité. Prenez Les Terres creuses, par exemple : c'est encore plus jusqu'au-boutiste dans le surréalisme. Mais il faudrait encore compter Revoir Paris, Aquarica, et surtout Métamorphoses, qui nous a été rééditée il n'y a pas si longtemps en intégrale avec en bonus entre les deux tomes une histoire plus courte qui n'était sortie jusqu'ici qu'en portfolio. Et ça tombe bien, car cette série est une bonne porte d'entrée pour le reste de son travail : déjà parce qu'elle est assez courte, ensuite parce qu'elle est une sorte de chaînon manquant entre les récits de mondes démesurés et absurdes des Terres creuses et ceux à échelle plus humaine, propices à la satire et à l'inquiétante étrangeté, des Cités obscures.

Les films Old Trek : Rétrospective

Ma vie d'étudiant est un calvaire sans nom : je ne sais pas comment organiser mes visionnages de série. De janvier à avril 2024, il y aura donc en moyenne chaque jour un épisode de Star Trek : Enterprise et un autre de Battlestar Galactica, puis je me laisse un mois pour The Orville, après quoi il faudra enchaîner sur Farscape, X-Files, Stargate SG-1... Ne croyez pas que tout ce travail harassant me fait peur. Au contraire, je crains d'aller trop vite en besogne et d'avoir des plannings s'emmêlant les pinceaux. Qu'à cela ne tienne : Star Trek me donne un os à ronger. En effet, avant le très controversé reboot de J. J. Abrams (donnant naissance au Nu Trek dont on parlera peut-être un jour), la franchise Star Trek originelle, dite le Old Trek, comptait déjà pas moins de 10 films, tous plus ou moins tombés dans l'oubli depuis. TOS a eu droit à six d'entre eux plus l'apparition de quelques personnages dans un autre, tandis que TNG s'en sort avec le nombre honorable de quatre autres longs-métrages (comment ça, rien sur DS9 ?!). Dès lors, le journaliste Télérama qui sommeille en moi s'éveille et pose la question bateau qui me permettra de clore une introduction que je ne sais pas comment terminer autrement : Star Trek réussit-il aussi bien sur le grand écran que le petit ? La réponse est oui, même si bien évidemment, comme pour les séries, nous avons de temps à autres de grosses baisses de régime.

« Star Trek VOY » : C’est quand qu’on arrîîîîîve ? (2/2)

Résumé de l'épisode précédent : Journal de bord de l'enseigne Scribouille. De toute évidence, les cardassiens ont introduit un virus dans mon programme holodeck : le docteur Jekyll l'a nommé COP 28. Pour me distraire, il n'y a donc plus que la série Voyager ; et la grosse surprise sur mon blog que je compte faire en fin de mois...

« Star Trek VOY » : C’est quand qu’on arrîîîîîve ? (1/2)

Journal de bord de l'enseigne Scribouille. Pour me féliciter d'être monté en grade après avoir accidentellement sauvé la galaxie (j'ai flambé le vaisseau de l'empereur Xlorg en me trompant de bouton et tous ses soldats fanatisés se sont suicidés avec lui), je suis parti me divertir dans l'espace holodeck avec le tout nouveau programme du docteur Jekyll : je me mets dans la peau d'un terrien du début du XXIe siècle. Je trouve ce programme assez ridicule : les humains semblent tous des arriérés primitifs prenant des décisions aussi irrationnelles que chier dans de l'eau potable, manger des cadavres d'animaux ou maintenir des inégalités économiques. Heureusement, je possède un blog où sortira bientôt une grosse surprise, et où je m'amuse à chroniquer les épisodes de Star Trek : Voyager...

Deep Space ? Nein ! (2/2)

Résumé de l'épisode précédent : Journal de bord du deuxième classe Laurent. Nous sommes toujours bloqués à la périphérie galactique et nos synthétiseurs de nourriture ne parviennent plus à produire que de la polenta froide. On parle de cannibalisme en attendant les secours, s'ils ne se sont pas déjà faits borguifier. "Ça va bien se passer", nous assure le capitaine. En attendant, je crois que j'ai tout juste le temps de rédiger la fin de ma critique de Deep Space Nine... 

Deep Space ? Nein ! (1/2)

Journal de bord du deuxième classe Scribouille, date stellaire 2023.07.22. Le capitaine Aïoutz est toujours le maître incontestable et règne sur l'USS Bankrupt d'une main de fer. L'épisode des sex-toys s'étant révélés être des créatures sentientes sur Vaïlla-8 a passablement compromis la moitié de l'équipage. Et les choses ne vont pas s'améliorant depuis que le nouvel amiral à la tête de Starfleet nous oblige à couper la clim du vaisseau... Sobriété heureuse, mon cul... Bon, où je m'en étais arrêté ?

« Avatar 2 La voie de l’eau » : They’ll be back !

J'attendais Avatar 2 avec une certaine confiance, sachant que quoi qu'il arrive le spectacle serait total ; j'espérais cette fois me plonger pleinement dans l'univers de la planète Pandora sans mes a priori de jeune critique qui m'avaient empêché de jouir des prouesses du premier. Promesse tenue ? En grande partie, oui. Pourtant subsistent quelques réticences.