« Contes des sages d’autres mondes et d’autres temps » : La SF pour les nuls

Je vais faire le point sur ce que je n'aime pas chez Pierre Bordage. (...) S'il n'aime pas les religions, il est pourtant à la recherche d'une forme de spiritualité universelle, et à mesure que je deviens de plus en plus critique du christianisme dans lequel on m'a élevé, c'est quelque chose que je comprends de mieux en mieux. Je lui reproche toujours ses trouvailles manquant d'approfondissement, de crédibilité ou de cohérence, mais cela me semble bien moins important depuis que j'ai compris que le centre d'une œuvre n'est rien de tout ça, mais bien son propos et la manière dont il est traité. Même si ses héros sont souvent naïfs, ils ont le mérite d'exprimer les idéaux de l'auteur, qui sont souvent pleins d'humanité ; ses histoires ont tendance à être manichéennes, mais elles opposent après tout des individus humanistes à des systèmes obscurantistes. Et puisqu'il est estimé comme un auteur majeur de la SF française, je me suis dit qu'il fallait bien lui laisser une nouvelle chance. Or voilà qu'en 2020 paraît un court recueil illustré publié sous sa plume ; je finis par me laisser tenter de fumer le calumet de la paix. Et le résultat... c'est que j'ai pas du tout aimé.

« La clé des ombres » : Amphigourique réminiscence de la désespérance circumambulatoire (et vice et versa)

Après le très bon Les Jardins Statuaires, Le Veilleur de Jour s'était révélé un peu plus... éprouvant, mais j'avais bon espoir que Le Cycle des Contrées de Jacques Abeille revienne sur la bonne voie. Un format plus court, des intrigues politiques tentaculaires, une couverture complètement surréaliste, qu'est-ce qui pouvait dérailler ?

« Saltarello » : Mrmblf

J'aime avoir les bouquins pour moi tout seul, mais le budget des étudiants est ce qu'il est. À la méritante bibliothèque de Tarentaize, je chine mes prochaines lectures. Le cœur me dit d'aller fouiller les auteurs contemporains, la raison m'ordonne de dégotter des classiques, l'estomac se réjouit de partir bientôt d'ici pour déjeuner chez ma grand-mère. Et puis il y a cette novella 100% franco-française des éditions Terre de Brume pour qui je n'ai pas de sympathie particulière mais qui a quand même édité du Asimov et du Silverberg... La couverture est belle, ça ne devrait pas me prendre trop de temps, on me dit que l'autrice est férue de médiévisme donc j'apprendrais peut-être quelques trucs. Je sais que je vais être déçu, mais bon, c'est pour ma culture...

« Doutes » : Droitesse et bravitude

Se vouloir cinéphile, ce n'est pas seulement regarder des bons films. C'est aussi regarder les mauvais pour savoir ce qu'il ne faut surtout pas faire. Et aujourd'hui mes petits scribouminus, penchons-nous sur ce qui s'avère sans doute le pire drame français jamais cauchemardé dans les salles obscures décidément bien ténébreuses, Doutes : Chronique du sentiment politique. Nanar encensé, il s'est pourtant avéré pour moi barbant au possible, au point que j'ai dû regarder ses 1h23 en quatre fois. Mais je ressors grandi de l'expérience, car nous avons avons là le condensé absolu de tout ce qu'il faut fuir quand on veut faire du cinéma dans l'Hexagone, mais aussi de la politique, de la cuisine, ou toute activité liée de près ou de loin au monde des lettres.

« Boxap 13-07 » : Le problème des dystopies actuelles

Ça faisait bien longtemps que rien dans les opérations Masse Critique ne m'intéressait. J'ai fait savoir à l'administration que mes goûts avaient quelque peu évolué depuis l'âge où j'ai lu la plupart des livres que j'ai chroniqués sur Babelio (comprenez : quand j'étais jeune, innocent, et encore plus beau que maintenant), alors comprenez, quand ils m'ont envoyé celui-là, j'ai pas voulu décliner et les embêter davantage. Boxap 13-07 ? Boârf, c'est toujours un progrès par rapport à Enfants vs zombies et cookies dans l'espace. Et quand bien même le livre serait mauvais que ça me permettrait d'exprimer un peu dans mes critiques pourquoi je ne lis en temps normal jamais de dystopies.

« Confessions d’un automate mangeur d’opium » : Tell don’t show

Quand on a une énergie magique pour faire carburer ses dirigeables, c'est bien pratique pour écrire du steampunk alors qu'on y connaît rien sur les détails techniques. Mais quand ça peut déboucher sur des aventures sympas et pas prise de tête, je veux bien être de la partie.
(...) Seulement voilà, j'aurais adoré apprécier cet univers, les auteurs ayant vraiment vu grand niveau richesse du background et implications sociologiques de celui-ci. Mais s'il possède dans l'ensemble de très bons personnages et quelques éléments excellents, ce roman possède presque tout ce que je n'apprécie pas dans le steampunk français, et, sans vouloir être cassant, dans la SFFF française en général.

« Le rêve de la licorne » : Cantal fantasy

Y'a des jours, vous avez besoin de lire quelque chose de plus positif que d'habitude. Un feel-good bouquin. Un livre-doudou qui vous conforte dans ce que vous connaissez déjà, avec peut-être pas un machin très original, mais sympa, pas longuet et plein d'humour. (...) Sauf que y'a des jours, comme le dit une fausse chanson médiévale d'un ami de mon père hélas introuvable en ligne : "Mal m'en pris, mandire landilaine, mal m'en pris, mandire landilan..." Sauf que je suis pas sur ce blog pour enfoncer les gens, d'autant plus quand il s'agit d'encourager des auteurs du terroir. Ce livre n'est pas foncièrement mauvais, comme je vais tenter de vous l'expliquer, mais même avec le peu d'attentes que j'en avais, il aurait pu être extrêmement mieux écrit.

« Phobos » : Rétrospective

Il y a peu de temps est sorti Rétrograde, roman apparemment de Jacques-Lizène-SF, dont j'ai relu la critique d'Apophis avec le petit plaisir mesquin de celui à qui on n'a pas encore défoncé ses écrits. Et puis je me suis dit : après tout, tous ces défauts, est-ce que je les aurais remarqués... ou est-ce que somme toute je me serais dit qu'en-dehors des temps morts ce n'est pas si mal ?

Parce que mine de rien, j'ai une grande sympathie, même alors que les années avancent, par exemple pour la saga Phobos, de Victor Dixen, qui malgré tout est devenu un plaisir coupable au fur et à mesure de l'aiguisage de mon esprit critique...

« Résonances » : Vraie fausse SF, vrai faux roman adulte, vraies vraies andouilles

Résonances est un roman de Pierre Bordage édité bien après ses célèbres cycles La Fraternité du Panca et Les Guerriers du Silence. Je précise que je ne les ai jamais lus, mais le problème, c'est que chaque fois que je lis du Bordage, c'est que systématiquement du mauvais Bordage. Parce que je ne sais pas s'il en existe du bon, mais je devine qu'il est toujours capable de mieux.