« Le règne animal » : Film de poils et de politique

J'y suis allé à reculons. J'ai vraiment attendu le dernier moment. Mes potes me disaient sans cesse : "Si si, vas-y, faut absolument que tu voies ce film, la scène avec les chips et tout". Je défendais assez régulièrement le cinéma de genre français, malgré ses défauts d'écriture, qu'il imite ou qu'il fuie maladroitement les films US en tentant d'y ajouter du drame ou du film social ; au final, il y avait assez peu (voire pas du tout) de chefs-d'œuvre récents, et beaucoup de films sympas mais brouillons. Le hideux Big Bug a enfoncé le clou, et les retours que j'ai eus sur Acide ou Apaches ne me donnent pas envie d'y aller. Mais quand Thomas Cailley, déjà connu pour sa comédie dramatique Les Combattants et son rapport singulier à l'autorité, décide de livrer son film d'anticipation avec quand même une direction photo pas piquée des hannetons, je finis par me laisser traîner en salles pour aller voir cette mystérieuse histoire de pandémie (connard de virus) qui transforme les gens en animaux. Alors, Le règne animal, qu'est-ce que ça vaut ?

« Le dernier voyage » : Soft-soft-SF

L'Alhambra était un bon cinéma. J'ai mis du temps à l'accepter. La programmation était médiocre, comme pour la plupart des cinémas de France de toute façon. On nous diffusait des pubs et affiches animées ad nauseam sur un montage épileptique (et c'est toujours le cas), mais les fauteuils étaient en fourrure synthétique confortable et d'un rouge seyant, le pop-corn excellent, il s'agissait du genre d'endroits où il faisait bon se rendre avec ses grands-parents pour voir des films en famille. Aujourd'hui, L'Alhambra s'est fait racheter par Megarama : avec son logo le cul entre deux chaises, ses fauteuils en plastique rugueux et impersonnel, sa décoration vétuste (certains diront : minimaliste), Megarama est une symbiose harmonieuse d'absolument toutes les choses issues de la médiocrité ambiante que nous désignons sous le terme de "modernité". Alors pourquoi diable est-ce que je me fais subir tout ça ?

« Delikatessen » : Le « Brazil » français ?

Avec le confinement, certains films s'imposent pour faire régner la joie et la bonne humeur. Heureusement que ma verve trollesque est présente pour vous remettre sur le droit chemin du malaise et de la paranoïa : aujourd'hui, nous allons parler de Delikatessen.

« It must be heaven » : La vallée de l’étrange, ça a du bon

Les comédies, on pense toujours qu'elles doivent faire rire avant tout ; et donc avoir des montages épileptiques, des acteurs en roue libre, des punchlines débiles et gratos. Pourtant, l'Histoire nous a montré qu'il existe aussi des comédies contemplatives. Dupieux et Tati l'ont fait, sans parler de ceux qui ont recopié leur style. Et comme il faut bien rendre bankable une avant-première, c'est d'Elia Süleyman dont il va être question aujourd'hui.

« Nonsérie » : La websérie qui rend FOOOUUUUU

OK. Je viens de sortir de mon binge-watching des épisodes et des dérivés de la Nonsérie. Et j'ai été à la fois emballé et extrêmement mitigé, deux états qui se sont entremêlés tout au long du regardage (ça se dit ? On va dire que ça se dit). Nonsérie, c'est une série qui parle des gens qui la font, autant dire que sur le papier c'est plutôt marrant. Et ça l'est. Mais une fois le projet tourné, c'est beaucoup moins évident.

« Espen » : « La reine des neiges  » rencontre Peyo, avec une petite touche de « Zardoz »

Je vais encore vous teaser l'article sur Kung Fury, mais qu'il se rate ou non, j'éprouve une sympathie de plus en plus grande envers le cinéma de genre scandinave. Qu'on nous mette des faux nanars entremêlés d'aventure (Iron Sky 2), des épopées nordiques destinées aux enfants mais visiblement peu aseptisées (The Shamer), des mélanges de genre improbables avec trois bouts de ficelle sans que ça fasse moche (The Unthinkable) ou des séries Z horrifico-débiles (Père Noël : Les Origines), le tout éveille en bien ou en mal ma curiosité, mais elle a le mérite de l'éveiller contrairement aux neuf dixièmes du cinéma français. Et puis, il y a Espen, qu'on m'a vendu comme un nanar mais s'est révélé un plutôt bon film. L'idée de base était de reprendre les tropes des contes traditionnels suédois, et sur ce plan, disons qu'il est plutôt réussi. Sur un plan purement filmique, disons qu'il est en retard sur son temps, mais on va en discuter.

« The Fountain » : Pépin la Bulle chez Van Gogh

Tout grand film a ses inspirateurs : avant Interstellar, il y avait 2001, avant Batman : Le Défi, il y avait Métropolis, avant Dragon Ball Evolution, il y avait... Eragon. Doux Jésus.

Et puis avant Cloud Atlas, il y avait The Fountain, moins ambitieux mais beaucoup mieux foutu, et comme j'affectionne ces deux films particulièrement même avec tous leurs défauts et que j'ai découvert le deuxième avant-hier, j'ai pensé qu'une petite chronique des familles pourrait remettre quelques choses au clair.

« Moonrise Kingdom » : Le bonheur est dans les bois

Il y a quelques mois de ça, j'avais poussé une gueulante contre Arlo Finch, bouquin quinze fois trop long et bourré de problèmes inhérents à la litté jeunesse, tout en précisant bien que ce n'était pas pour autant un mauvais livre (du moins je l'espère). Les cinquante dernières pages avaient en effet réussi à (enfin !) me secouer les tripes au point que je me demande si au final je n'achèterais pas un jour le tome 2. Mais sans aller jusque-là, disons-le, il se passe en forêt trop de trucs excitants pour se concentrer sur un seul gamin quand on en trouve derrière tous les bosquets (comme le disait le curé du village). Enfin bref, tout ça pour vous parler d'un film avec des scouts et qui lui est une œuvre qui mérite tout autant sinon bien plus votre attention.

« La théorie de l’Univers » : J’en veux quinze, des comme ça !

"Le cinéma est à mon sens, l’Art le plus noble et le plus complexe. Il rassemble à lui seul diverses formes artistiques pour ne faire qu’un. Une merveilleuse alchimie visuelle et sonore : La littérature par l’écriture du scénario, le théâtre par la mise en scène et la direction d’acteurs, la photographie par le cadrage et  la prise de vue, la musique, associée à l’image pour donner du sens, la peinture, par la couleur, les contrastes et la lumière qui créent l’image.

Tout ceci pour former cet Art si subtil et tellement vecteur de sens, de rêves et de fantaisie, véritable miroir de notre réalité, parfois… Le cinéma parle du monde, le construit et permet de le comprendre.

"La Théorie de l’Univers" est un film qui parle des gens, de nous, des autres, d’Amour, de Haine, de désir, de l’enfance, de la mort, de solitude, de musique, de l’Univers et du temps… Celui qui passe."