2023 s’en va, année merdique laissant place à une nouvelle année encore plus merdique, qui nous apportera bientôt son cortège de guerres, pandémies, mensonges d’État et festivals de l’Alpe-d’Huez. En attendant, le Réveillon est là, une excuse toute trouvée pour nous bourrer la gueule. Et puisque nous pouvons une fois de plus finir l’an sur une note positive, autant revenir sur les quelques moments de plaisir (et de fous rires exaspérés) que nous aura offert notre glacé monde postmoderne.

Contrairement aux années précédentes, il n’y aura plus 36 milliards de catégories. J’ai simplifié le classement, certaines d’entre elles n’offrant plus de réelle pertinence au vu de l’évolution de mes goûts personnels et de la politique éditoriale du blog. Je pense que je vais continuer comme ça pour les années à venir, même si ça signifie que je ne me gratterai plus pour découvrir des nouveautés niveau théâtre ou encore jeux vidéos. À moins que de bonnes âmes lisant ce blog n’aient des suggestions à me faire en commentaires…

Flops 2023

5. Bruno Latour — Où atterrir ? Comment s’orienter en politique

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Au départ, j’avais juste trouvé ça moyen, mais plus je repense à cet essai, plus je le trouve abscons et catastrophique. On nous a annoncé cent fois la fin du clivage gauche-droite avant qu’il ne revienne en force, et ce n’est pas une critique peu nuancée du productivisme qui va suffire à conclure les luttes entre identitaires et écosocialistes… Si vous voulez un tableau un peu moins noir, allez voir ma mini-critique.

4 ex æquo. James Bobin — Les Muppets, le retour & Stuart Braid — Star Trek : Némésis

Oui, attendez-vous à voir pas mal de Star Trek dans cet article : le fait est qu’un article-fleuve (encore un) est en cours, cette fois-ci sur les films de la saga. Quant aux Muppets, que voulez-vous, je suis tombé dedans quand j’étais petit.

Les deux films avaient de l’or entre les mains. Comment continuer des franchises mal-aimées en faisant vivre à leurs personnages des moments décisifs pour le reste de leur carrière ? Hélas, les réalisateurs ont préféré jouer la carte du spectaculaire plutôt que de conserver l’esprit qui faisait leur force. Le Star Trek délaisse ses valeurs humanistes pour une bouillie de SFX plus ou moins bien vieillis avec un scénario minimaliste, tandis que le navet de Mr Bobin (!) embrasse avec une rare indigence tous les poncifs qu’on peut reprocher à un film Disney. Là où dans Le retour de Mary Poppins, on abordait un minimum le déclassement et la précarité, ici la critique « de l’intérieur » du capitalisme se résume à… un méchant qui veut acheter le théâtre des Muppets car un puits de pétrole se trouve en-dessous. Paye ton intrigue que j’écrivais en mieux quand j’étais un gamin de quinze ans. Là où dans la Postlogie Star Wars les innombrables effets de nostalgie étaient rattrapés par quelques propositions esthétiques originales, ici on doit se coltiner tout du long une lumière blanc foutre que ne renierait pas Philippe de Chauveyron. Ajoutez à ça l’overdose de blagues métas et de persos mal caractérisés qui sont la marque de fabrique du MCU, et vous obtenez une première demi-heure purgesque, une deuxième avec des hauts et des bas, et une fin de film à peu près sympathique. Il faut dire que le caméo de Whoopie Goldberg y est pour beaucoup.

3 ex æquo. Geoff Jones & Gary Frank Doomsday Clock & J. K. Rowling, John Tiffany & Jack Thorne Harry Potter & l’enfant maudit

Deux suites inutilement tarabiscotées avec quelques bonnes idées mais qui valent peau de zob face aux œuvres originelles. Si Harry Potter 8 a les défauts qu’on sait, je garde ma mention spéciale à Doomsday Clock, qui sans jamais argumenter parvient à affirmer l’exact contraire de Watchmen ! Enfin… C’est pas la première fois qu’on fait le coup à tonton Moore…

2. Cosey — Mickey : Une mystérieuse mélodie ou Comment Mickey rencontra Minnie

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À partir de là dans le classement, j’estime qu’on n’essaye plus de faire de l’art mais du bidon de lessive. Témoin cette ennuyeuse histoire de Mickey au sein d’une collection qui a pourtant fait ses preuves. Il n’y a aucun antagonisme, aucun dialogue moral, aucune grande marrade, aucune image grandiose ni même de moment mémorable. Ah mais pardon, tout va bien : C’EST VINTAGE ! Pour moi, on touche là les limites de ce que la pop-culture « bienveillante » tant vantée ces dernières années peut offrir en matière de divertissement.

1 ex æquo. Aneko Yusagi & Aiya Kyu — The Rising of the Shield Hero, tome 1 & Dušan Vukotić — Visitors from the Galaxy

Et enfin pour finir, ces deux produits totalement oubliables, à l’exception d’une scène d’anthologie surgissant dans le deuxième : un manga reprenant extrêmement mal les règles de l’isekai pour nous offrir une histoire lambda à l’idéologie rance, et un film fauché de science-fiction humoristique qui semble n’avoir aucune idée de ce qu’il essaye de raconter. Ne vous infligez pas ça, pauvres mortels ! La vie est bien trop courte pour ne pas passer aux tops illico.

PS : Parmi les œuvres ayant mystérieusement échappé à la liste que je tiens de mes découvertes, je m’aperçois que l’interminable Femme au couteau de Timité Bassori en tenait elle aussi une sacrée couche, surtout avec sa fin très décevante. Allez, on l’épargne, ne serait-ce que parce que c’était un des premiers films de son pays. Mais si jamais vous voulez le voir, arrêtez-vous à sa séquence d’introduction complètement nanardesque.

Tops sorties avant 2022

5. Lewis Trondheim & Keramidas — Donald’s Happiest Adventures

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Revenons chez Disney avec cette fois un auteur qui sait y faire : Lewis Trondheim avait déjà joyeusement parodié les codes des aventures de Donald et Mickey dans Donald and Mickey’s Craziest Adventures, il récidive avec cette histoire où Donald doit trouver le secret du bonheur et se lance pour cela dans un conte philosophique qui n’est pas sans rappeler Candide. À côté de l’habituelle critique du stalinisme, on savourera les nombreuses piques qui sont lancées à l’oncle Sam. Par contre, Lewis, hein, pour le top récompensant l’ensemble des aventures de Lapinot, va falloir attendre décembre 2024, car le tome de cette année était un petit peu léger…

4. P. Djélì Clark — Les Tambours du Dieu Noir

D’excellentes aventures qui viennent renverser les littératures de l’Imaginaire, à mille lieues de la fantasy de papa. Ma critique.

3. Wim Wenders & Juliano Ribeiro Salgado — Le sel de la Terre

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J’avais déjà récompensé Salgado dans un top, cette fois-ci c’est son fils qui passe sous les projecteurs avec un très beau film sur son papa, en tandem avec un maître du cinéma allemand. Une somptueuse rétrospective de l’un des plus grands photographes de tous les temps.

2 ex æquo. Asian Dub Foundation — R.A.F.I. & Arka’n Asrofokor Zã Kéli

Bon bah voilà : deux bangers exceptionnellissimes, des machines à tubes pour n’importe qui daignera d’éteindre NRJ au profit des vraies musiques contemporaines. Et devinez quoi ? Pas un seul de ces morceaux n’est fait par un homme blanc de plus de cinquante ans. Mon Dieu, mais ce blog se wokise !

1 ex æquo. Bong Joon-Ho — Parasite & Mikhaïl Kalatozov — Quand passent les cigognes

Comme chaque année, il y a dans ce top des films que tout le monde a déjà vu sauf moi, commenté et admiré un nombre incalculable de fois, au point que je n’ai rien à dire dessus si ce n’est qu’il faut les voir. Sérieusement, allez voir ces films. Même si vous n’êtes pas de gauche. Vous y trouverez forcément d’autres valeurs qui vous conviendront : la résilience, le politiquement incorrect, l’audace, le jusqu’au-boutisme. Ou au moins le goût de la belle image.

J'aurai vécu assez longtemps pour voir l'affiche version Christian Clavier.
J’aurai vécu assez longtemps pour voir l’affiche version Christian Clavier.

Tops rattrapages 2022

5. Jean-Baptiste Leonetti — Tondex 2000

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Pour qu’une comédie française parvienne à me refaire croire en l’Humanité y compris dans ses milieux idéologiques les plus dégueulasses, il faut quand même avoir du génie. Ma… critique ? mini-critique ? Mon petit avis au sein d’un article bien plus vaste.

4. Laurent Genefort — Opexx

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Le meilleur de la SF militaire que vous pourrez trouver de cette année-là, tout simplement parce qu’il dépasse la SF militaire. Ma mini-critique.

3. Joseline Ingabire Moys — Bazigaga

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Un des plus fins films sur l’Afrique qu’il m’ait été donné de voir. Vous saurez tout ce qu’il faut savoir dessus dans le même article que pour Tondex 2000

2. Vincent Fontano — Sèt Lam

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… ainsi que cet autre court-métrage à la direction photo absolument sublime. Vous devez tomber dessus à tout prix !

1. S. S. Rajamouli — RRR

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Même si j’ai une préférence pour la luxuriance visuelle de Baahubali, je dois bien reconnaître que le dernier film de l’ultra-talentueux S. S. Rajamouli est un cran au-dessus en terme d’écriture. Ma mini-critique.

Tops sorties 2023

5. Thomas Cailley — Le Règne animal

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Un magnifique condensé du savoir-faire français, aussi bien visuellement qu’en terme d’écriture de comédie dramatique. Et il faut encore y ajouter un contexte science-fictif pas dégueu qui fait me fait dire dans ma critique mon espoir envers un renouveau du cinéma de genre français… mais pas autant que le film suivant.

4. Jérémy Périn — Mars Express

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Mars Express est le film qui met tout le monde d’accord : alliant une solide base scientifique pour les fans de SF hard ou hardifiante à un film soignant sa mise en scène et un message politique radical sans pour autant prendre de gros sabots, il s’agit d’un miracle dans la science-fiction française qui rate presque systématiquement l’un des coches. Je ne vois même pas l’intérêt d’écrire un article dessus, les milieux pros en causent déjà bien mieux que moi. Ça, c’est autre chose que les ricains et leur Ribèl Moune ! Promis, je regarderai ce film, ne serait-ce que parce que c’est toujours un plaisir d’atomiser Zack Snyder.

3. Audrey Pleynet — Rossignol

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Le space opera à son meilleur, avec une densité telle qu’il aurait sans doute mieux valu faire un roman qu’une novella. Qu’importe, Audrey Pleynet est une autrice qui monte, et je n’attends d’elle qu’une nouvelle plongée dans cet univers. Ma mini-critique.

2. Sam Fell — Chicken Run : La Menace nuggets

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Chicken Run est le film qui a le plus marqué son enfance, au point qu’il faudra que je lui consacre une analyse entière un jour. Une suite reprenant un canevas similaire avait-elle une chance de lui succéder dignement ? Il est donc toujours question pour les p’tites poules de s’évader d’un poulailler, mais la diabolique Mrs Tweedy dispose cette fois-ci d’un arsenal high-tech invraisemblable. Absurde ? Pas tant que ça. Le premier film était une satire de l’industrie alimentaire et de la condition ouvrière d’avant la société de consommation ; cette fois, c’est la surveillance généralisée qui est pointée du doigt, ainsi que les paradis trompeurs aseptisés que nous vend la classe dominante. Bon, une œuvre qui est à la fois un film-évènement, une suite des années après et un brulôt anticapitaliste, ça devrait vous rappeler Avatar 2, non ? Sauf que Chicken Run 2 réussit en plus là où Cameron échoue : nous offrir des persos féminins solides !

1. Atlee Kumar — Jawan

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Bon, d’accord : s’il ne s’agissait pas de cinéma indien, l’Occident n’aurait pas la même indulgence devant Jawan. Effectivement, c’est foutraque, on passe du thriller d’action ultra-sérieux à la comédie quasi-autoparodique avec une touche de romance et de drame, mais comme je le dis à chaque fois, je préférerai toujours un film brouillon généreux à un chef-d’œuvre trop sage. D’ailleurs, Jawan est sans doute un chef-d’œuvre, à sa manière. Ma critique.

Tops 2023 toutes catégories confondues

10. Jonathan Goldstein & John Francis DaleyDonjons & Dragons : L’Honneur des voleurs

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Je regrette sincèrement de ne pas avoir écrit sur ce film. En fait, je ne sais pas trop quoi en dire, à part que c’est incroyablement généreux et respectueux de l’esprit D&D, sans jamais sombrer dans le fan-service gratuit. Sachant que je ne suis pourtant pas un grand fan de ce jeu de rôles bordélique dans ses règles comme dans son multivers, et que tous les films précédents étaient des nanars intergalactiques, je m’attendais à une série B de type Netflix / Amazon Prime qui serait oubliée une semaine ensuite. J’entends la critique élogieuse qu’en fait Capture Mag qui m’intrigue fortement vu l’exigence des bougres, je vais le voir dans les tout derniers jours de son exploitation en salles… et je passe deux heures de fous rires et d’émotion ininterrompues. Clairement le blockbuster le plus sous-coté de l’année.

9. Sneaker Pimps — Becoming X

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Un classique méconnu du trip hop sur lequel il faudra que je m’attarde un jour. Sombre, expérimental, généreux mais cohérent d’un bout à l’autre, Becoming X est un disque idéal pour faire l’amour ou s’enrouler dans une couverture en se lamentant sur l’absence de sens de l’existence, un grog chaud à la main. Dans les deux cas, fournissez-vous un excellent casque.

8. Jonathan Frakes — Star Trek : Premier contact

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Le meilleur film Star Trek que l’on a jamais fait et que l’on fera jamais. Mais bon, vous le saviez forcément déjà, non ?

7. Fritz Lang — Chasse à l’homme

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Une surprise totalement inattendue découverte grâce au cinéma Les Ambiances, sans doute un des meilleurs films de son auteur. J’imagine Yannick Dahan en transe faire une heure de podcast dessus : « Si vous voulez une fable noire, qui derrière ses allures de thriller, par ailleurs infiniment plus recommandable que toute la bousasse qui sort actuellement en salles, questionne le rapport à la violence enraciné au cœur de la nature humaine, et offre à son héros une destinée aussi grandiose que tragique tant dans la beauté de l’image que la radicalité du parcours initiatique qu’il suit, jetez-vous avidement sur Chasse à l’homme, à mille lieues des fantasmes d’un certain président et des chevaliers de la bonne conscience de tous bords ! »

6. Rick Berman & Michael Piller — Star Trek : Deep Space Nine

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Encore une fois, zéro débat, la meilleure série Star Trek que l’on a jamais fait et que l’on fera jamais. Et si vous n’y croyez pas, allez voir ma critique (partie 1 et partie 2).

5. Damien Chazelle — Babylon

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Bon. Je ne sais pas combien de temps j’assumerai ce top, sachant combien mon camp politique a détesté ce film et que nombre de ses défenseurs sur Twitter m’ont l’air de gros Jean-Kévin École-de-ciné. Je n’avais pourtant pas boudé mon plaisir lors de ma mini-critique, et je tiens simplement à rappeler quelques trucs.

Tout d’abord, non, il ne s’agit pas d’une guimauve narcissique sur les stars du cinéma de l’Hollywood des années 30. On y voit aussi le quotidien de différentes petites mains, un jazzman composant les musiques ou encore un technicien comme Manny avant qu’il devienne un businessman véreux. La violence qui déferle sur eux n’est pas non plus glorifiée à l’écran : elle arrive généralement plutôt comme un contrecoup aux rares fois où les personnages enfermés dans leurs règles autoritaires et absurdes arrivent à quelque chose qui ne soit pas médiocre. Ensuite, quand on me dit que le scénario condamne sans réserve le personnage débauché de Nellie LeRoy au profit d’un compagnon qui serait la voix de la raison, il faudra qu’on m’indique la scène qui pose problème : j’ai personnellement beaucoup plus apprécié son caractère franc et revêche que celui de ce connard de Manny.

Là où je comprends les détracteurs du film, c’est qu’il nous a été vendu comme un hymne à la « magie du cinéma », cette expression que sortent les bobos de Télérama pour excuser tout et son contraire dans l’industrie du 7e art. Chazelle n’est pas non plus un grand révolutionnaire bolchévique, il ne dit pas si ce qu’il filme est bien ou mal. Il se contente de dire comme à chacun de ses films : « Est-ce que ça valait le coup d’aller jusque-là ? ». Mais là où Whiplash penchait en faveur de la méritocratie avec un héros qui dépassait les attentes de son mentor tyrannique, Babylon me semble bien plus circonspect : qui irait sérieusement penser qu’il faille une industrie aussi toxique et médiocre que le Hollywood de l’époque pour espérer accoucher de bons films ? Et c’est comme ça que j’interprète la fin : plutôt que de continuer de participer à cette foire à la saucisse, fuyons-la comme finit par le faire Manny, pour ne revenir que quand les choses se seront assainies. C’est probablement ce que le réalisateur va faire maintenant que le public a boudé son film…

Restent trois heures rendues palpitantes par le scénario sans temps mort et la réalisation, au service d’un cri d’amour sincère pour leur média, sans pour autant en éclipser les aspects répugnants qui sont au contraire révélés au plein jour. En sortant de la salle, j’avais beau me dire que j’allais continuer d’avoir plein d’emmerdes en faisant du cinéma, j’étais plus motivé que jamais à en produire. Et puis bon, un film détesté par Dirty Tommy peut-il n’avoir que du mauvais, hein ?

4. Les 40 ans du Méliès

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C’était sans doute l’évènement de l’année le plus oufissime : le meilleur cinéma du monde, situé dans la ville la plus fuie de toute la France (St-Étienne), fêtait ses 40 ans de chefs-d’œuvre en tout genre. Impossible de prendre un film séparément, ou de l’isoler de son contexte de diffusion : entre le karaoké en folie d’une heure, la boum finale hélas quittée trop tôt, l’overdose de pizzas, la rediffusion de Gravity en 3D et celle de Princesse Mononoké (ces films auront réussi à être en top deux années différentes !), j’ai pu me retrouver au bord des larmes pour la première fois devant Le garçon et le monde, m’émerveiller devant la direction photo du Cheval de Turin, revoir tout un tas de notions grâce au documentaire Sonic Impact sur la drum’n’bass, découvrir un Sidney Lumet toujours aussi fin avec À bout de course. Et puis Billy Elliott. Billy Elliott, putain ! J’ai besoin d’en dire plus ?! Merci à toute l’équipe du Méliès, je n’attends désormais plus qu’une chose, à savoir vos 50 ans. En espérant que notre caste de politicards détestant la culture ne vous coupe pas les vivres d’ici là…

3 ex æquo. Frédéric Tellier — L’abbé Pierre. Une vie de combats & Craig Thompson Blankets

Encore un film qui ne remportera pas l’unanimité : ou bien ça ne vous fera rien tout du long, ou bien vous serez en larmes dès la bande-annonce. Dans mon cas… Eh bien, dans mon cas, la grandiloquence fonctionne à merveille : parce que malgré toutes les envolées lyriques, nous restons toujours le nez vissé à ce putain de monde matériel et précaire, contre lequel il faut se battre sans fin pour retrouver un tant soit peu d’humanité. L’abbé Pierre, c’était justement ça : la hargne de la gauche mêlée au sublime de l’idéal catholique. On vibre devant comme face aux grands discours de Méluche. Et à côté de ça, vous avez Blankets, un autre immense chef-d’œuvre sur la religion et les passions de l’être humain.

2. Timothée de Fombelle pour l’ensemble de Tobie Lolness

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Une des meilleures sagas jeunesse que vous trouverez en France, et dont je me réjouis qu’elle sera bientôt enfin adaptée en série animée : ma rétrospective.

1. Taichi Ishidate — Violet Evergarden

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Et pour finir sans surprise, la série qui m’aura le plus bouleversé cette année, mais que personne ne regardera parce que c’est des trucs de fille ! Allez, matez cette dernière critique, et on se retrouve l’année prochaine en espérant que les russes ne nous envoient pas d’hiver nucléaire d’ici là, ce serait quand même bête pour notre culture…

0. Ladaniva Ladaniva

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Attendez ! Arrêtez tout ! Écoutez Ladaniva. Réécoutez Ladaniva. Lisez accessoirement ma chronique. ÇA, ça redonne de l’espoir dans les lendemains qui chantent. Même au beau milieu de notre époque de haine et de paranoïa omniprésente. Jésus-Marie-Joseph, la vie est belle, quand même.

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