Bienvenue dans ce nouveau format, où j’ai décidé de parler de…

— Oh la barbe l’intello ! T’as fait que glander toute une semaine, en plus !

— Mais qui êtes-vous ?

— C’est moi, Scribouille In Shape, du blog C’est pour mon culturisme ! Alors d’abord, tu vas me remonter cette braguette et tu vas me faire vingt pompes sur du bon vieux hard de l’âge d’or !

— Eh pardon, mec, mais je voulais parler aux gens de littérature !

— Âzy starf, si c’est pour parler du Bosféduski…

— Dostoïevski.

— … j’te force à écouter une heure de Virgin Tonic ! C’que j’veux c’est d’la vraie littérature, d’la de man’nant, qu’on peut lire et écrire !

— Bah justement, j’allais parler du fait que tout l’monde peut devenir un auteur, mais quels sites faut fréquenter pour ça et lesquels éviter.

— Bah vas-y, envoie la sauce !

La petite histoire

Du bout de ma lorgnette

Quand j’étais jeune et naïf et que je vivais au palais des roses et des bégonias, je n’avais jamais entendu parler des réseaux sociaux pour auteurs. Quand j’ai appris l’existence de Wattpad, j’étais émerveillé. Et j’y ai accroché pendant un temps, à tous ces sites qui se reproduisent comme des lapins, où j’essayais de me vendre sous toutes sortes de pseudos et où j’ai publié nombre d’étrons sans savoir où j’allais. Mais au bout d’un moment, force est de constater que j’étais pas le seul à poster des trucs médiocres, voire certains que je n’hésiterais pas à qualifier de mauvais.

(C’est une des raisons pour lesquelles je tente de ne jamais critiquer des œuvres amateures. J’ai essayé de le faire envers les gens que je croisais durant toute cette période de ma vie, en disant ce qu’il y avait de bon et de mauvais tout en essayant comme à mon habitude (sauf avec Cavalier Vert C… non en vrai, en plus je l’aime bien, cette série) de les tirer autant que possible vers le haut, sauf que des fois c’était tellement mal foutu et que le bon était tellement mélangé avec le mauvais que j’avais pas grand-chose à dire. C’est en redécouvrant la littérature écrite sur du papier, et qui avait donc passé par l’épreuve du comité de lecture, que j’ai pu me forger un véritable esprit critique, parce que j’estime ainsi qu’un livre passé dans une maison d’éditions, aussi mauvais soit-il, a toujours été vu au préalable par des professionnels et donc un gage de qualité supérieur à un truk an liñe aikri parre une groçe pouki kom sa.)

Pourtant, si je sors cet article aujourd’hui, c’est parce que j’estime que dire que Wattpad est uniquement un forum de gamines de 14 ans en mal d’un parvers machiste pour les molester (mais ils se marient et ça finit bien) revient à prétendre que Youtube serait juste un ramassis de prankeurs cassant des ordis à 7000 balles : les réseaux sociaux pour écrivains ont désormais leur rôle dans la littérature d’aujourd’hui, et les auteurs en ligne seront de plus en plus sollicités par les éditeurs. De là à dire que Bonjoure je mapèl Vanaiça et je sui kidnapé par un bade boille est effectivement de la littérature, il y a un pas que je ne franchirais pas, mais il me semble que chacun détient une légitimité à écrire une histoire à partir du moment où celle-ci n’est pas juste un plagiat pur et simple afin de faire des vues. Et s’il peut émerger de très mauvais auteurs, il peut aussi en sortir de très bons. Il ne reste plus qu’à espérer que vous aurez choisi le camp des mecs à l’ego pas surdimensionné et qui suivront les conseils en fin d’article. Bref, si j’ai arrêté ces réseaux, au final c’est plus parce que j’avais honte de mon contenu minable, beaucoup d’auto-pression pour publier le plus souvent possible, du fait que je ne peux pas écrire de textes disponibles gratuitement sans empiéter sur ceux que je compte éditer (c’est-à-dire à peu près tous) et surtout que j’avais pas encore la maturité pour écrire correctement plutôt qu’à cause de leur climat ambiant de médiocrité. Et il ne tient qu’à nous d’en changer la donne.

Origines et avenir

Parce que oui, sans doute que si notre civilisation ne s’effondre pas entretemps, il se sera constitué dans 50 ans une véritable culture des réseaux sociaux pour écrivains et des écrits en ligne. Et mieux vaut l’embellir que cracher dessus aveuglément. Considérons les faits indépendamment de la qualité des écrits : tout a commencé quand au Canada, Allan Lau et Ivan Yuen ont lancé Wattpad, mastodonte dans le domaine depuis plus de 10 ans, et qui connut un engouement international auprès des jeunes qui furent de plus en plus nombreux à vouloir écrire leur histoire. Puis les sites pour ça se sont multipliés, notamment en Asie du Sud-Ouest, cas très particulier qui a produit de nombreuses plateformes en ligne pour en faire un véritable business, du repompage pur et simple des histoires de Wattpad (Truyenfic) à des véritables start-ups virtuelles où de nouveaux galériens du feuilleton, les Ponson du Terrail chinois, sont payés au rendement du plus de chapitres possibles (Webnovel, Wuxiaworld). L’empire du milieu compte ainsi inonder le marché mondial, mais il est possible que cette nouvelle ouverture au roman, comme celle pour la SF, soit un facteur d’émancipation pour le peuple.

Face à une telle profusion de sites en tous genres, vous comprendrez bien que j’ai décidé de me focaliser ici sur les sites français, ou du moins proposant une version francophone, à l’image du fameux Wattpad qui m’aura tant fait tourner en bourrique. Ce guide ne se veut que critiquer les principaux, c’est-à-dire ceux que j’ai pratiqué. Vous pouvez en suggérer d’autres dans les commentaires, mais je ne serais pas en mesure d’avoir un avis dessus.

Wattpad

null-4Si vous avez bien suivi l’article, vous savez donc qu’il s’agit du mastodonte international qui se taille la part du lion. Son impact culturel a favorisé notamment l’essor de la New Romance, sous-genre véhiculé par Hannah Todd et son fameux After. De même, nombre d’écrivaines adolescentes (car c’est bien connu, les hommes ne savent pas écrire) ont connu par là le quart d’heure de gloire de l’édition, mais soyons honnêtes : pour parvenir à percer, il faut faire des vues. Et pour faire des vues, il faut entrer dans des bouillasses préformatées et prier énormément le hasard.

Je ne vous dirais cela dit pas que Wattpad est submergé par des guimauves clichées, les plagiats, du Young Adult de bas étage et du roman de gare quand il ne s’agit tout simplement pas de brouillons qu’aucun éditeur ne désirerait éditer ; non, ce qui m’intéresse, c’est comment on en est arrivés là.

Car c’est là le côté pervers de la machine : Wattpad a quelque chose que Youtube n’a pas, c’est que non seulement il repose sur des algorithmes aléatoires, mais il met très en avant sa classification qui est, comme on va le voir, très arbitraire. Exemple : la bit-lit possède deux catégories à elle toute seule, alors qu’il ne s’agit au final que d’une excroissance mal définie de l’urban fantasy, Loup-garou et Vampire. La romance, regroupée sous le nom de Roman d’amour, pourrait avec son unique catégorie sembler tout à fait à sa place, mais l’étiquette New Romance est très privilégiée en raison de son succès, et une catégorie annexe, Chick-Lit (terme désignant la littérature destinée aux jeunes filles) a fait son apparition. Le fantastique (et donc par confusion la bit-lit) peut lui aussi être classifié autrement, dans des sections telles que Mystère (terme pouvant également désigner le Thriller (existant au contraire du Policier), ou même une romance sombre), Paranormal ou Spirituel. Enfin, viennent des catégories qui ne regroupent pas des genres, mais des formats (Nouvelles) ou des spécificités (Fanfiction). Tout cela favorise un certain type de littérature plutôt qu’un autre, d’où le fait que le lectorat devenu bien vite cible, à savoir un public jeune et féminin (et par féminin, je ne dénigre pas les grandes auteures / autrices / auteuresses / vous appelez ça comme vous voulez, je parle du genre de la femme tel qu’il est perçu au quotidien dans notre société bourrée de revues charmantes telles que Horoscopes & Cuisine ou Maquillage & Libido Magazine), a pu s’y épanouir tandis qu’un autre plus mature s’en est finalement éloigné. On se retrouve avec une sorte de consanguinité, où la quantité préférée à la diversité a bien trop souvent accouché d’œuvres peu recommandables.

Cependant comme je l’ai dit plus haut, il ne faut pas limiter Wattpad à cela. Si comme j’espère l’avoir prouvé son système même n’est pas pensé pour accueillir la mixité, nous nous devons de l’encourager car les autres réseaux ne font pour l’instant pas le poids. Et si la grosse majorité écrit sans aucune expérience, en revanche de farouches irréductibles postent envers et contre tous des œuvres décemment publiables dans chaque catégorie, voire même très bonnes. Ainsi, je peux aisément pronostiquer que L’Empire de la Nuit constituera s’il est publié un jour un ouvrage de référence pour le med-fan et la dark fantasy (Apophis, si tu me lis, sache qu’il y a un peu de vocabulaire Jean-Solesque, mais aussi une vision très innovante d’une créature que tu aimes beaucoup), affirmer que Cody & la Tour de la Sorcière constitue un bon ouvrage de light fantasy pratchettienne avec un fervent hommage aux meuporgs, et que La Pièce du Palais quant à lui me semble comme théâtre de l’Absurde pas piqué des hannetons.

Le meilleur gage de distinction entre une œuvre à lire ou une passable voire carrément mauvaise est somme toute le macaron sur les couvertures distribué par les Wattys, un prix récompensant chaque année les meilleurs ouvrages. Les autres, à moins qu’ils soient conseillés par les auteurs de ces derniers, ne méritent en général pas qu’on s’y attarde.

Les comptes à suivre : @LaurentVanderheyden, @Vault_, @Kealcym, @m_okubo, …

Qualité technique : ***

Qualité scripturale : **

Convivialité : ***

Présentation : ***

Scribay

scribay-300x300Face à ce succès, des français ont été assez audacieux pour emboîter le pas, et ont créé un réseau bien plus chaleureux et bien plus équilibré (comme quoi, hein, le french-bashing, ça va cinq minutes). À quoi devons-nous cela ? Certes au fait qu’il y ait beaucoup moins de monde, mais au-delà de ça une classification déjà plus logique encourageant davantage la mixité (et pour preuve : la tranche d’âge moyenne est de 30 ans contre 14 sur WP). Alors, certes, c’est moins jo-jo visuellement, mais vous avez tout un équipement pas si gadget que ça pour dire si votre histoire est en mode brouillon ou pas, pour corriger les fautes d’orthographe (ha ! encore un truc qu’il faudrait pour le W orange), ou pour structurer son récit en plusieurs parties (re-ha !). Et les fondateurs Arnaud Lavalade et Manuel Darcemont si soucieux de la qualité plutôt que la quantité veillent de près sur chaque internaute, au point d’envoyer des mails régulièrement aux membres ou de répondre à leurs commentaires même quand vous êtes le plus illustre inconnu. Au point que c’en devient presque flippant…

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Arnaud Lavalade is watching you.

Bref, c’est une communauté resserrée mais facile à intégrer, sans doute la meilleure à ce jour. Et avec une vraie chaleur humaine.

Les comptes à suivre : ranulf, Elijah Lebaron…

Qualité technique : *****

Qualité scripturale : ***

Convivialité : ****

Présentation : **

Fyctia

fyctiaAutre réseau français mais cherchant à faire le plus américain possible, Fyctia quant à lui a été lancé par Hugo Digital et se spécialise carrément dans certains genres, la New Romance et le Young Adult au premier plan. Mais si elle se veut la plateforme d’écriture de demain, ce n’est pas pour rien : en effet, c’est elle qui a eu l’idée de lancer des concours durant lesquels les histoires doivent être écrites dans le temps imparti. Mais concrètement, qu’est-ce que ça vaut ?

Eh bah ça dépend de qui vous êtes, vous qui lisez ces présentes lignes. Si vous êtes des habitués du site, je vous dirais que nous avons là un joli site avec un concept novateur et une communauté dynamique, mais que cela nempêche pas quelques dérives, et qu’à bien regarder à droite à gauche vous trouverez sûrement des projets ou des ouvrages bien plus intéressants littérairement, en bon ou en mauvais, que nombre d’ébauches que vous pourrez trouver ici. Si vous ne le connaissez pas, je vous dirais que c’est une belle daube.

Fyctia est pour moi le pire réseau social pour écrivains qui ait pu être conçu. Pas seulement à cause de sa qualité, mais bien plus encore que pour tous les autres, pour le système sur lequel il est basé : l’idée de ne pouvoir écrire que par concours. Sur Scribay, il y a des défis, auxquels vous n’êtes pas obligés et sans forcément de gagnants. Ici, pour avoir de la notoriété, tu DOIS GAGNER, et ce entraînant tous les effets pervers possibles.

Quelle est la raison pour laquelle le concept de concours tel qu’il y est pensé dynamite littéralement la qualité des œuvres et de la communauté ? Moi, j’en vois sept :

  1. La date limite pour rendre les copies : le compte à rebours est une bonne idée pour presser les écrivains un peu glandouilleurs, mais faut qu’on arrête de se dire qu’on peut écrire un bon roman en un mois. Oui, c’est faisable, mais c’est rare, et encore plus rare de ne pas devoir faire des corrections après ça. Le temps d’avoir une idée potable, tout le monde est déjà parti sur les starting-blocks, et tu dois tout pondre d’une traite pour avoir un brin de reconnaissance. Tu deviens littéralement un galérien du feuilleton. Et c’est encore pire si t’as pas pensé par miracle à un plan avant de te lancer dans ton histoire (une erreur qu’absolument TOUS les écrivains en herbe font !).
  2. La dictature du like : les histoires ne sont pas choisies directement par le jury, mais le public selon le nombre de votes pour les chapitres. Ça a du bon, parce que le jury a pas forcément envie de lire toutes les daubes venues, mais seulement voilà : pensé comme ça, on se retrouve avec la logique capitaliste de Youtube qui recherche la popularité plutôt que la qualité. Mais là, pas moyen de te faire aiguillonner par d’autres vers une chaîne qui te convient : c’est du chacun pour soi, le concours, ça va VITE, les gens ont pas forcément le temps de se connaître entre eux. Ton roman est une bombe mais t’as que deux likes tandis qu’une purge se fait élire à la quasi-unanimité ? T’avais qu’à te faire de la pub !
  3. Encore la dictature du like : Ah oui, parce que j’avais pas précisé : pour pouvoir déverrouiller le droit de publier le chapitre suivant, il te faut un nombre de likes minimum. Sachant que t’as que 7000 signes maximum pour un chapitre. Ce qui te dézingue tout espoir d’un plan structuré.
  4. Le choix des sujets : Toujours très vagues, très archétypaux, ce qui fait que les écrivains se rabattent toujours vers ce qui a déjà été vu. C’est un fait, mais outre ça, j’ai une théorie sur l’idée même que ça ne peut pas marcher. On dit que pour avoir une diversité de sujets, il faut trouver un thème commun le plus vaste possible. Or moi, je pense précisément le contraire : plus un sujet est étroit, et plus il forcera votre auteur à se creuser les méninges, et donc à accoucher d’idées originales. C’est simple, si je vous dis : « Faites un space opera », à ce moment vous avez une seule contrainte, et vous imaginez quelque chose d’extrêmement classique, avec des ET, des aventuriers de l’espace, des vaisseaux qui se déplacent à toute allure, ect. Mais si je vous dis « Faites un space opera SANS hyperespace ni trou de ver« , vous avez trois contraintes, et là, tout devient possible. Avec Alastair Reynolds, par exemple, vous devrez modifier votre génome ou vous transcender en IA pour que le temps entre les différentes planètes ne soit plus un problème, mais avec un autre, ce sera la téléportation, l’énergie psychique, l’obligation de passer par un autre univers (plus hostile ?) pour se déplacer, l’ubiquité…
  5. Le choix du public-cible : Et encore une fois, je vais râler sur ce point-ci. Fyctia choisit de s’adresser à de jeunes femmes, et le problème pour moi, il est double : d’une part, ça l’empêche de se diversifier, ce qui est la base d’un réseau social (mais admettons même que Fyctia se veuille pas un réseau social, viser d’autres lectorats, n’importe comment, ça pourrait mettre un peu de beurre dans les épinards et tout le monde y trouverait son compte) ; d’une autre, parce que ça enferme toujours les jeunes femmes dans la même case : tu es une fille et tu as 19 ans, tu dois lire des potards à l’eau de rose et projeter tes fantasmes sur un corps musclé et bourré de stéroïdes, parce que c’est ta place, point. Ah ouais ?! Je suis pas un grand défenseur du féminisme, notez bien ; mais à partir de quand est-ce qu’on devrait te ranger dans une boîte et t’empêcher de pouvoir si t’as envie suivre autre chose que ce qu’on a déjà choisi pour toi, surtout quand c’est aussi stéréotypé ?! Enfin, les goûts et les couleurs, soit, mais j’estime primordial chez un individu équilibré de s’ouvrir au plus grand éclectisme possible (la preuve, moi qui ne jure que par l’Imaginaire, mais grâce à la fac et quelques connaissances, je suis en train de plonger dans la littérature blanche…).
  6. Là, je vais être sévère, mais on aborde quelque chose que je juge TRÈS important : l’impossibilité de revenir sur ce qu’on a écrit. Déjà si tu rends un torchon plein d’incohérences et de fautes de français, t’aimerais bien te relire, non ? Et même imagine, tu postes un truc raciste ou sexiste sans t’en rendre compte : t’aimerais vraiment retomber dessus dans 20 ans ?! On fait tous des erreurs, c’est normal ; mais je trouve ça CRIMINEL d’empêcher que l’on puisse les corriger.
  7. Et enfin, les fameux conseils de la Team Fyctia… Comment dire ? Outre les propositions de textes courts durant l’été portant sur le dino-porn (encore les goûts et les couleurs, gneu gneu gneu), on trouve entre autres des conseils pour créer son univers de fantasy tels que « Créer une langue. Mais n’est pas Tolkien qui veut ! ». Je vous laisse en juger…

Bref, je suis extrêmement dur avec Fyctia, mais je ne vois vraiment aucune sincérité dans la démarche de la déjà tristement célèbre maison Hugo Éditions... Quel intérêt y’a-t-il, sinon l’argent, pour encourager les jeunes à écrire des histoires bâclées et déjà-vues mille fois, juste agrémentées d’un lemon et sans même leur garantir le droit de les écrire en entier ? Non, vraiment, il y a quelques gens sympas dessus, mais je ne vous conseille pas ce machin, ça ne vaut pas le coup.

Les comptes à suivre : Bah… aucun (je ne vous dis pas qu’ils sont tous à jeter, mais trop peu possèdent un véritable intérêt littéraire, et je n’en vois aucun qui vaudrait le coup d’être érigé en référence).

Qualité technique : *

Qualité scripturale : *

Convivialité : **

Présentation : ****

Atramenta

logofinal_atramenta.jpgAtramenta ne se veut pas tant un réseau pour auteurs qu’une maison d’éditions en ligne à compte d’auteur avec un espace où vous pouvez éventuellement poster vos écrits personnels. Fondé suite au schisme des fondateurs d’In Libro Veritas qui est désormais une sorte de MySpace du livre, c’est un peu un salon intellectuel avec un public à l’âge moyen de 40 ans publiant principalement dans la littérature blanche, avec un petit faible pour la nouvelle.

Le gros problème que j’ai eu avec ce site (mais bon, cela dit, je l’ai bien cherché) a été qu’il s’agit d’un truc où la SFFF est mise au dernier plan ; quelques ouvrages de bonne qualité sont trouvables, mais bien souvent les auteurs sont un peu en bas de l’échelle sociale quand ils n’hésitent pas à se tirer entre les pattes ou en restent à une qualité toute wattpadienne.

Passé ce problème, vous avez un site très agréable, avec deux-trois pépites disséminées un peu partout, et de nombreux paramètres pour écrire ou lire comme vous le souhaitez, bref : du très recommandable.

Les comptes à suivre : Régis Morissé, Aquilegia Nox…

Qualité technique : ****

Qualité scripturale : ****

Convivialité : **

Présentation : *****

Le Conteur

th.jpegÀ l’opposé, vous trouvez le microscopique mais très soigné Le Conteur, spécialisé dans l’Imaginaire et au fonctionnement assez ludique (badges, niveaux à franchir… sans restreindre pour autant les libertés de l’écrivain au même point que Fyctia). Et disons-le, c’est un petit site où il fait bon vivre, avec de belles couvertures, des passionnés du genre et une grande ouverture à tous ceux-ci. Ceci dit, je ne l’ai pas exploré en profondeur, mais je n’y ai pas trouvé de textes mémorables. Ce qui signifie pas qu’il ne vaut pas le coup d’œil…

Les comptes à suivre : J’en sais trop rien, signalez-vous !

Qualité technique : ****

Qualité scripturale : ***

Convivialité : *****

Présentation : ****

Et pour les forums ?

Une alternative aux réseaux est celle des forums, dans lesquels on peut dénombrer Jeunes Écrivains pour les 15-25 ans, un peu cheap mais qui semble bien encadré, ainsi que L’Allée des Conteurs, spin-off du Conteur où vous pouvez discuter de vos œuvres et éventuellement y avoir une publication virtuelle de luxe si vous êtes un membre actif et avez été approuvé par le comité. Enfin, oui, j’ai entendu parler du Forum des Ombres (interdit aux moins de 18 ans), spécialisé dans la dark fantasy et l’horreur, et ça m’a l’air ma foi TORTURE ! MEURTRE ! ÉVISCÉRATION ! BWÂÂÂÂÂHHH !!! plutôt sympa ?!?

S’il fallait vraiment vous conseiller un forum méconnu, cela dit, il s’agirait de L’Atelier, qui ne publie pas d’histoires, mais est spécialisé dans l’idéolinguistique et ainsi plus largement le worldbuilding. Je ne vous garantis pas que tout ce qui est dessus s’avère exact, mais ça vous aidera davantage que les conseils de Fyctia… ^^

Enfin, dernière alternative : la twittérature. Le réseau traditionnel Twitter est désormais utilisé par certains micronouvellistes désireux d’expérimenter la fiction en moins de 240 caractères, et ça a donné de plutôt bons résultats, c’est le moins qu’on puisse dire.

Comment améliorer tout ça ?

Bref, vous voilà parés pour savoir où aller et ne pas aller. Qu’est-ce qu’il faut faire pour améliorer les choses et rendre cette culture empreinte d’œuvres de qualité ?

  1. Remettez-vous toujours en question. Votre œuvre a de la valeur, mais vous pouvez toujours l’améliorer. Acceptez les critiques du moment qu’elles sont constructives.
  2. Ne jouez pas les trolls. Personne n’ira vous lire, même si vous vous appelez Cortex. Oui, le monde du livre est plus posé que le Youtube game.
  3. Ne cajolez pas tout le monde non plus. Ayez bien conscience que vous allez lire nombre d’œuvres de qualité médiocre et qu’il va falloir faire des remarques avec encouragement et diplomatie, mais tout en demandant à l’autre de s’améliorer.
  4. Soyez conscients que l’écriture et la lecture d’œuvres supplémentaires vont vous demander du temps que vous n’avez pas forcément, et que vous ne serez pas rémunérés pour ça contrairement à si vous sortiez un livre papier.
  5. Avant de vouloir changer la mentalité ambiante, assurez-vous que vous n’êtes pas le seul à le penser dans votre coin. Quand bien même vous auriez de solides arguments pour changer les choses, vous allez sans doute vous retrouver à prêcher dans le désert ou devoir mettre en valeur des œuvres se rapprochant de votre vision des choses mais ne vous plaisant pas.
  6. Évitez les polémiques, surtout sur les forums où ça s’emballe vite.
  7. Avant de vous lancer dans un sujet, réfléchissez-y à deux fois. Avec le #JustWriteIt, Wattpad a voulu lutter contre l’homophobie, mais des écrivains n’y connaissant pas grand-chose ont eu tôt fait d’écrire des kilolitres de yaoi et de yuri concentrant tous les clichés possibles et imaginables, sans parler de celui du meilleur ami de l’héroïne qui ne veut pas la BZ juste parce qu’il est gay…
  8. Lisez régulièrement de vrais livres et consultez des blogs en parlant : le « label » de la maison d’éditions évoqué plus haut a un poids, et ce n’est pas en écrivant sur un genre sans en connaître au moins les grands auteurs que vous serez originaux. Bien au contraire : vous risquez de vous planter et de pondre un truc déjà-vu mille fois.
  9. Tournez-vous vers les gens les plus mûrs pour qu’ils puissent vous conseiller. La @WPAcademy est un compte créé par des mentors ayant de l’expérience, et donc tout à fait recommandable.
  10. N’y allez pas dans une optique cynique ou fermée d’esprit, en mode : « Bôh, c’est pas de la vraie littérature, donc ce que j’écris est potable » ou bien « S’t’aimes pas c’que j’fais, tu r’gardes pas et puis c’est tout, SLXNO ». Vous seriez d’ailleurs surpris de connaître le nombre de textes vive-l’Algérie-et-à-mort-les-babtous sur Wattpad ; évitez ce style de communautarisme, quitte à vous ouvrir, comme je disais tantôt, à des genres dont vous n’êtes de nature pas vraiment le lectorat.

Sur ce, j’espère que vous ferez du meilleur boulot que moi sur ces plateformes et vous souhaite toute la chance du monde en vous laissant sur ce nouvel épisode de l’inspecteur Roger. Après, vous faites ce que vous voulez, c’est pour votre culture…

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