Livre lu pour le challenge de Ma Lecturothèque (13/48)

Vous voulez de la SF ambitieuse, avec des trucs jamais vus, des intrigues politiques et des cités flottantes à faire passer Bespin pour un petit bled de campagne ? Le sultan des nuages vous offre tout cela généreusement au prix modique de 8,90€ ! Un voyage dans son incroyable royaume assuré par la collection de novellas Une heure-lumière qu’il a rachetée au Bélial’ quelques siècles après votre époque de petits Terriens insignifiants. Évidemment, la compagnie Venus Airlines décline toute responsabilité en cas de brûlures à l’acide, intoxication due à l’atmosphère, attaque de pirates…

Carlos Fernando Delacroix Ortega de la Jolla y Nordwald-Gruenbaum (j’en connais un qui a dû écrire en tout petit sur son carnet de correspondance) est un sale gosse. Monarque tout-puissant de la moitié des immenses et innombrables dômes flottants au-dessus de Vénus, il décide un beau jour d’inviter le docteur Léa Hamakawa à des fins très secrètes et mystérieuses. Mais c’est sans compter son acolyte David Tinkerman…

C’est un bon moment que j’ai passé avec Le Sultan des Nuages, mais je reste loin de la claque que j’avais espéré en me faisant conseiller par Apophis le serpent sans sornettes. Commençons par les qualités, car cette histoire en a des grosses, indubitablement : c’est de la hard-SF, mais personne ne se sentira paumé, les seules notions complexes étant évoquées brièvement par quelques termes techniques sans influence sur le récit (et comme on ne nous explique du coup pas grand-chose, j’aurais aimé malgré tout avoir eu quelques clés en plus), les paysages décrits sont spectaculaires et rien que pour ça j’adorerais voir de ça une adaptation sur grand écran. Geoffrey A. Landis a le truc pour interpeller le lecteur sur des détails anecdotiques qui font que l’univers semble avoir plus de relief, être davantage réel. On découvre aussi une société magnifique et hédoniste, bref le lecteur en a pour sa dose d’exotisme.

Là où ça m’embête, c’est qu’on est un peu ric-rac au niveau du style. Ce qui est décrit est en effet magnifique mais on fait très peu pour magnifier le tout, les situations sont expédiées par phrases courtes et presque toujours dénuées d’humour ou d’un quelconque trait de personnalité. Du coup, on met le récit au présent de la première personne histoire de se sentir davantage immergé dedans, mais ça ne marche pas sur le lecteur aguerri. L’histoire met du temps à démarrer et se conclut trop vite à mon goût, avec un dernier chapitre plus sombre et misanthrope que le reste, mais bien trop court pour qu’on y adhère. Il y avait là du potentiel pour écrire un roman entier ! Et la fin très ouverte s’avère au final assez frustrante…

Malgré tout, je me suis pris au jeu : certes certains rebondissements sont prévisibles mais les coutumes et les sciences nous étant dévoilées peu à peu, il nous faut rester jusqu’au bout pour avoir le fin mot de l’histoire. Le Sultan des Nuages est finalement un bon divertissement avec son lot d’aventure et de sense of wonder, mais une balade un peu trop courte pour moi. Ce qui ne m’empêche pas de le conseiller aux friands de mondes science-fictifs insolites parmi vous, car après tout, c’est pour leur culture…

On a des gaz aussi chez : Apophis, Xapur, AelinelLorhkanYogoL’ours inculteLe Chien critique, CélindanaéBlackwolf, VertL’épaule d’OrionLutinSamuel Ziterman, Nébal, Nicolas Winter, Gaelle

7 commentaires sur « « Le sultan des nuages » : La tête perdue dedans »

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