Nous y voilà donc. Seulement cinq mois et demie après vous l’avoir teasée, votre serviteur ressort de son grenier d’où il vient de mater Babylon 5, réputée comme la meilleure série SF jamais créée. Cette œuvre de J. Michael Straczynski est en effet mal connue sous nos latitudes, mais a cartonné dans les États-Unis des 90’s où elle s’est imposée comme une référence du new space opera. Il fallait donc que je mette la main dessus, ne serait-ce que pour que vous cliquiez sur cet article et appreniez ainsi qu’une grosse surprise est à venir en fin de mois sur le blog (vous ai-je déjà parlé de ma grosse surprise à venir en fin de mois sur le blog) ?

C’est donc parti pour raconter l’histoire de la station spatiale Babylon 5, l’avant-poste le plus avancé de l’Humanité à travers l’espace. Dans cette ville flottante cosmopolite, les capitaines Sinclair puis Sheridan doivent négocier la paix avec des races extraterrestres de toutes sortes, et ce alors qu’une gigantesque menace se profile…

Impression globale

Alors certes, comme ça, ça peut faire beaucoup — voire ÉNORMÉMENT — penser à DS9, la meilleure série Star Trek de tous les temps. Les fans des deux franchises n’ont d’ailleurs pas manqué de s’accuser mutuellement de plagiat, comme en témoigne cette page de Memory Alpha (en anglais). Et je vous avoue que j’ai plongé dedans en mode full opportuniste, me disant que peu importait qui copiait qui, du moment qu’on ait l’ivresse. Seulement, j’aime autant vous prévenir : si à première vue, les deux séries se ressemblent, elles divergent fortement sur certains points, que je vais tenter d’expliciter.

Premièrement, le monde de Babylon 5 n’est pas une utopie. Le capitalisme n’a pas disparu, des factions réactionnaires continuent d’exister chez chaque espèce (Humanité comprise), il n’existe (du moins au début) aucune grande alliance comme la Fédération permettant l’entente entre les peuples. La seule véritable fonction de Babylon 5 est d’ailleurs celle de préserver une paix ô combien fragile alors que la galaxie entière semble une poudrière entre des espèces humanoïdes ne parvenant pas à s’entendre. Il n’y a plus de repère moral comme chez Starfleet auquel nous pourrions nous raccrocher (même si bon, hein : Section 31), seulement des États plus ou moins fiables qui essaient de cohabiter. C’est une autre façon de contourner le manichéisme qui ravira certaines personnes pour son réalisme, mais pourra en réfréner d’autres car l’humanisme (pourtant bien présent) se montre dès lors plus discret.

Deuxièmement, nous avons affaire à d’authentiques militaires. Dans le monde idéal de Star Trek, Starfleet a remplacé l’armée et ne remplit ce rôle qu’en dernier recours, en cas d’échec de la part de l’ensemble des diplomates et scientifiques qui la composent. Ici, rien d’aussi sophistiqué : Sinclair, Sheridan et leurs troupes ont pour mission dès le départ de défendre l’Humanité (et au besoin d’attaquer les factions ennemies). Ça peut juste sembler un détail, mais ça pourra affecter l’appréciation des plus antimilitaristes d’entre vous ; le côté « exploration et découverte de mondes lointains dans une ambiance pacifique » manque donc beaucoup par rapport aux productions Star Trek, y compris DS9. Mais plus encore, les personnages ont nettement moins de vie à côté de leur travail, quand nous avions pris l’habitude de retrouver régulièrement les familles Sisko, O’Brien, de Quark et même de l’ignoble Gut Dukat : la dimension intime est donc beaucoup moins présente (ou du moins, encore une fois, dans un premier temps). Et c’est ce qui donne aux sous-intrigues de certains épisodes une allure artificielle : « Tu te souviens de lorsque ton épouse / notre père / notre mère est morte, il y a des années de ça ? » Impossible de s’attacher à des personnes que l’on n’a pas connues, à part avec un jeu extrêmement talentueux et des dialogues particulièrement justes comme c’est le cas pour Ivanova dans un épisode qui est malgré tout unanimement considéré comme un des pires.

Troisièmement, il y a la réalisation. Celle de Star Trek se permettait de longs plans-séquences souvent en grand angle ; dans Babylon 5, le montage est beaucoup plus sec, classique, ce qui fait qu’il est moins facile à suivre si, comme moi, vous aimez suivre vos séries de space opera tout en cuisinant, faisant la vaisselle, ou écrivant de superbes articles sur un blog prestigieux. On ressent ce décalage tout particulièrement dans le premier épisode : le montage alterné est parfois inattendu, la scène d’ouverture (pourtant d’action) est torchée en moins d’une minute, et une voix off essaye de ménager un cliffhanger juste avant le générique de fin. Jamais Star Trek ne se serait permis ça.

De la même manière, la direction artistique diffère fortement : les teintes rouges et orangées de Deep Space Nine n’ont pas grand-chose à voir avec celles grises et bleues de Babylon 5. Tout y est d’ailleurs beaucoup plus cubique, ce qui tue dans l’œuf toute comparaison avec des vaisseaux de Starfleet. C’est donc dans une ambiance très différente que l’on nous plonge dès le début de la série.

Enfin pour clore ce point, il faut souligner le rôle de l’électronique : les orchestres de Star Trek cèdent ici fréquemment la place aux synthétiseurs et aux claviers, pour un résultat flirtant parfois avec l’ambient. De même, les maquettes étant trop coûteuses à fabriquer pour les studios, Straczynski a choisi d’utiliser massivement les images de synthèse : cela fait de la série une précurseuse sur ce point technique, même si par moments le résultat est franchement mal vieilli.

Il va falloir en prime nous habituer à de nouvelles créatures. Les Centauris tiennent plus ou moins le même rôle que les Ferengis, obsédés par la gloire et la fortune, mais aussi que les Cardassiens, puisqu’ils ont colonisé les Narns ; le peuple Minbari évoque davantage celui Bajoran, très porté sur la spiritualité ; celui Narn quant à lui fait penser aux klingons, étant eux aussi belliqueux et orgueilleux. On notera en revanche de nombreuses races humanoïdes secondaires, parfois très différentes de celles de Star Trek.

C’est donc dans cet environnement déroutant que vont évoluer nos deux capitaines, hommes d’action mais capables de sang-froid, avec leur seconde la lieutenante-commandante Susan Ivanova, le fantasque mais expéditif chef de la sécurité major Garibaldi, les télépathes Talia Winters et Lyta Alexander, ainsi qu’une foule d’ambassadeurs pour le moins surprenante. Et quand les tensions entre narns et centauris resurgissent, c’est le point de départ pour tous les ennuis possibles et imaginables…

Saison 1 : Symboles et présages

L’Attaque des Narns

Une attaque narne sur une base civile centauri provoque un grave incident diplomatique. Un assez bon épisode, plantant les personnages avec rythme et humour, malgré les défauts évoqués plus haut.

Le Chasseur d’âmes

Un mystérieux extraterrestre atterrit sur B5 et terrorise l’ambassadrice minbarie Delenn. Nous sommes à la lisière du fantastique, avec l’idée que l’on puisse capturer une âme, tout juste rationalisée par une réplique du médecin de bord. Autre assez bon épisode, anxiogène grâce à la gueule peu conventionnelle de l’acteur et son jeu, mais qui fait au final peu de cas des questionnements éthiques, métaphysiques ou politiques qu’il aurait pu développer.

Le Dossier pourpre

Une espionne tente de séduire le truculent ambassadeur centauri Londo Mollari mais tombe amoureuse de lui. À partir d’un scénario aussi déjà-vu, on ne pouvait qu’accoucher d’un épisode moyen, malgré les scènes comiques qui font beaucoup pour rendre l’ensemble agréable.

L’Infection

Un archéologue découvre une arme biologique et son assistant décide de s’en servir. L’épisode en profite pour parler des tentations prédatrices du capitalisme et du retour du fascisme, mais le fait sans grande subtilité. Encore un épisode moyen.

Le Parlement des rêves

B5 accueille un festival pour faire dialoguer les différentes religions de la galaxie. Un bon épisode qui nous offre la découverte de différentes cultures, et un tortionnaire se faisant châtier d’une matière tout ce qu’il y a de plus réjouissante. On regrettera simplement l’ajout d’une romance douce-amère qui ne sert pas à grand-chose.

Guerre mentale

La police des télépathes terrienne, le Corps Psi, cherche à capturer un de ses membres dissidents. Un assez bon épisode qui montre comment un nouveau pouvoir, surtout institutionnalisé, peut entraîner de nouveaux abus ; mais sa fin laisse à penser que ses sujets n’ont encore été qu’effleurés.

Leçon de tolérance

Des factions suprémacistes s’en prennent aux extraterrestres de la station. La complexité des violences est évoquée sans manichéisme et rappellent fortement notre actualité. Mais le tout est un peu trop scolaire avec une intrigue secondaire à la Roméo et Juliette et surtout un combat final où des armes d’invisibilité sont mentionnées mais jamais utilisées. Bref, encore un assez bon épisode, mais sans plus…

Souvenirs mystérieux

Sinclair est kidnappé par un mystérieux duo qui essaye de lui extraire des souvenirs de la fin de la guerre entre humains et minbaris. Un épisode intriguant mais qui ne fait que teaser les prochains.

La Brute

Une ancienne criminelle de guerre arrive dans Babylon 5, mais possède une invention révolutionnaire. Encore un pur épisode de set-up sans pay-off, se terminant de façon paresseuse et ne laissant qu’une profonde frustration.

Les Élus de Dieu

Le docteur officiel de la station, Stephen Franklin, doit soigner un enfant en danger de mort malgré les restrictions de ses parents intégristes. Cet épisode est décrié comme un des pires de la série, mais franchement jusqu’ici c’est un de ceux qui tient le mieux : s’il est réputé pour manquer d’originalité, il traite son sujet jusqu’au bout sans faire le coup du « vous en saurez plus dans une vingtaine d’épisodes », et le traitement de la religion est hélas assez réaliste, avec ces parents aimants mais intransigeants sur des principes irrationnels.

Le Complot

Garibaldi est d’humeur plus sombre que d’habitude : agressif, violent, il se confie à Sinclair sur son passé alcoolique. Et quand un grave attentat a lieu sur Terre, le voilà qui devient suspect n°1… Un très bon épisode, plus sombre que d’habitude, offrant enfin du relief à un personnage de la série jusqu’ici prometteur mais peu exploité.

La Grève des dockers

Le monde de Babylon 5 n’est pas tendre envers ses habitants : on y trouve des mafieux, des endettés… et des travailleurs précaires. Les dockers entrent en grève et Sinclair est chargé de calmer la situation. Pour obéir aux ordres sans porter atteinte aux droits des travailleurs, le capitaine va devoir agir en « bon chef » même si cela signifie… refuser la hiérarchie. Un bon épisode, ponctué par les saillies d’un Londo en roue libre.

Symboles et présages

Sinclair doit remettre à des centauris un précieux artefact. Un épisode nébuleux dans mes souvenirs, dont les nombreuses intrigues attendent pour certaines une nouvelle fois la saison suivante. Notons tout de même que l’univers s’assombrit à mesure que nous découvrons les motivations profondes de Londo et son ennemi l’ambassadeur Narn G’Kar…

Combat interstellaire

Encore un épisode détesté que je ne trouve pas si mauvais : Susan doit enterrer son père selon les rites juifs, ce qui donne lieu à quelques séquences touchantes. De son côté, Garibaldi retrouve un ami qui tente de s’inscrire à un tournoi d’arts martiaux extraterrestres, malheureusement un simple plagiat de la boxe thaï. En profane du genre, je n’ai pas trouvé les combats ennuyeux ; sans doute le signe qu’il va falloir que je bouffe plus de péloche là-dessus…

Le Saint Graal

Un pèlerin en quête du Saint Graal arrive sur Babylon 5. L’idée d’un artefact habituellement réservé à la fantasy dans un univers de SF fait lever un sourcil, et donne à l’ensemble une allure New Age. Mais on voit malgré tout comment quelqu’un de lâche ou menant une vie sans intérêt peut se retrouver transformé par la spiritualité, une thématique pour laquelle j’éprouve une certaine sensibilité. Et en plus nous découvrons une bonne grosse bestiole terrifiante, ce qui fait que je trouve cet épisode dans l’ensemble assez bon.

Le Rival

Le colonel Benzaïne arrive à bord de Babylon 5 et demande à Sinclair de désormais marcher au pas. Un bon épisode montrant des personnages positifs refusant quoi qu’il arrive de transiger sur leurs principes.

Héritages

Tandis qu’une télépathe non-recensée est découverte à bord de la station, la dépouille d’un grand chef de guerre minbari disparaît… Un épisode sans véritable défaut mais assez anecdotique, le quatrième à teaser un mystérieux « Conseil Gris » sans nous en dire plus, ce qui est plus frustrant qu’excitant. On retiendra surtout les opinions pacifiques de Delenn et Sinclair…

Une voix dans l’espace

Sinclair découvre une planète proche de B5 qui semble mystérieusement hantée par un fantôme. Pendant ce temps, la Terre comme la planète-mère minbarie se déchirent entre différentes factions extrémistes… Avec ce choix d’un double épisode, la saison 1 sort enfin de ses récits simples avec seulement une ou deux intrigues, pour enfin se pencher sur une histoire plus riche et complexe. Il faut y ajouter beaucoup d’humour et une bataille spectaculaire, et nous obtenons un très bon épisode. Hélas, un ou deux détails ont assez mal vieilli : de nos jours avec la blague de l’ascenseur, Garibaldi serait considéré comme un harceleur sexuel…

Babylon 4, le vaisseau fantôme

Sinclair se rend sur Babylon 4, l’équivalent local de Terok Nor : un épisode prometteur qui part en gloubi-boulga spatio-temporel. Au moins en apprenons-nous un peu plus sur le Conseil Gris. Bref, je suis franchement mitigé…

Une faute habilement rachetée

Londo Mollari, par souci de magouille, emmène Lennier l’assistant de Delenn dans les bas-fonds de B5. Pendant ce temps, le docteur Stephen Franklin enquête sur une mystérieuse médecine parallèle, et surtout un condamné à mort en cavale semble ne pas avoir dit son dernier mot…

Un épisode très maladroit malgré toute la sympathie que j’ai pour lui : les saynètes entre Mollari et Lennier sont très drôles et la partie avec Franklin brille pour son humanité. Mais la dernière trame semble confirmer l’idée que la peine de mort est un mal nécessaire, ce qui est assez embarrassant pour une série progressiste : le condamné en question est un méchant, soit, mais relégué au vulgaire trope du psychopathe complètement froid… un trope non seulement peu réaliste, mais surtout ennuyeux par sa dimension monolithique.

Chrysalide

La tension monte entre les Narns et les Centauris, tandis que les humains continuent de s’entre-déchirer. Mollari, toujours aussi excessif, décide de faire un pacte avec le diable, et celui qui n’était jusque-là qu’un personnage comique commence à devenir plus complexe et tourmenté. Parallèlement, l’un des personnages principaux se fait presque tuer… Et c’est sans compter une nouvelle chose que n’aurait jamais osé Star Trek : c’est le dernier épisode avant que l’on ne change de chef ! Bref, un très bon épisode, qui montre que teaser n’est pas incompatible avec être généreux.

Saison 2 : La Venue des ombres

Nouveau Départ

Alors que Sheridan devient le nouveau capitaine de la station, des séparatistes minbaris tentent de l’assaillir… Un bon épisode, où nous en apprenons enfin plus sur leur culture mystique. Dommage en revanche que Sinclair disparaisse si subitement et semble promis à ne réapparaître plus que très rarement ; mais cela nous permet de découvrir plus en profondeur la psychologie de son successeur.

Révélations

Un épisode qui donne des réponses à quelques-unes des questions qu’on se posait depuis la fin de la saison 1… mais qui en pose évidemment bien plus. Difficile d’en dire davantage.

La Géométrie des Ombres

Alors qu’Ivanova tente de résoudre un conflit absurde, Sheridan et Mollari font la rencontre des mystérieux technomages… Un excellent épisode plein de poésie, d’humour et de mystère. L’écriture fait un peu songer à Jack Vance pour sa satire du dogmatisme et des sociétés illibérales, ainsi que ces mages omniscients, mais qui auraient cette fois embrassé l’altruisme plutôt que des intérêts pervers et égoïstes.

Une étoile éloignée

Un ami de Sheridan est attaqué par une mystérieuse entité qui s’intéresse de plus en plus aux affaires politiques de la galaxie. Un assez bon épisode, qui nous en apprend plus sur le fonctionnement de l’hyperespace et ses inconvénients dans cet univers, mais qui ne fait pas beaucoup avancer le schmilblick.

L’Ennemi du passé

Une mystérieuse créature semble se cacher dans les recoins de B5, et vouloir tuer et tourmenter certains nouveaux venus. Un épisode pour le moins très moyen : un énième teaser sur ces fameuses Ombres qu’on aime bien mieux voir dans des intrigues politiques que ces espèces de survivals à la noix.

L’Espion

Un humain arrive à bord de B5 et semble possédé par une autre créature. Encore un épisode-thriller sans grande surprise qui ne fait pas franchement avancer l’intrigue globale.

Compagnons d’âme

Londo Mollari, aussi macho que d’habitude, invite ses trois épouses pour leur faire une surprise. Pendant ce temps, une ancienne connaissance de la télépathe Winters refait surface sur B5… Un épisode moyen, où l’humour manque là où il aurait dû être omniprésent dans la trame de l’ambassadeur centauri. Pour autant, celui-ci se prend une première (hélas trop légère) leçon de la part des gens qu’il méprise, tandis que nous découvrons un peu plus la part sombre du Corps Psi recueillant les télépathes… bien qu’il s’agira d’une critique beaucoup moins poussée que dans la suite de la série.

Les Télépathes de l’ombre

Winters est confrontée à une organisation clandestine de télépathes fuyant un Corps Psi de plus en plus fascisant. Un très bon épisode montrant une nouvelle menace dans toute sa profondeur, et à quel point un pouvoir dès qu’il est instrumentalisé peut devenir dangereux… y compris envers ceux qui le pratiquent.

La Venue des Ombres

L’empereur centauri, mourant, s’en vient sur Babylon 5. G’Kar est tenté de commettre l’irréparable pour venger son peuple, tandis que Mollari voit son pacte avec le diable se téléscoper à un complot d’État… Un excellent épisode, écrit à la façon d’une tragédie, et dont l’ampleur des enjeux laisse justement présager des conséquences colossales pour la suite !

Les Troufions

La guerre qui vient de recommencer entre les centauris et les narns n’est pas la seule à préoccuper les humains : la Terre vient de choisir une politique interventionniste envers une puissance mineure. Le général Richard Franklin emmène donc son régiment pour une opération-coup de poing, et la dernière étape sur sa route avant la bataille est Babylon 5. Un très bon épisode décrivant la vie quotidienne de l’armée, mais sans jamais l’idéaliser : la violence y est omniprésente, et culmine lors de sa principale fonction… la guerre.

Seul dans la nuit

Sinclair est capturé par un extraterrestre qui commence sur lui une série d’expériences. Un bon épisode où la solidarité triomphe une fois de plus.

Sacrifices

Cette fois-ci, c’est la bonne : la guerre entre Narns et Centauris a bel et bien commencé, et elle est partie pour durer. Dans sa station, Sheridan tente de calmer les relations houleuses entre les deux peuples, ce qui est de moins en moins facile avec un G’Kar fou de colère et Mollari croulant sous sa propre gloire. Un excellent épisode, déployant la complexité des souffrances de chacun de ces deux personnages antagonistes. L’intrigue secondaire où Ivanova doit accueillir des représentants d’une société improbable allège considérablement l’ambiance, avec sa satire féroce des sociétés méritocratiques et traditionalistes (bien que la structure du tout évoque tout de même davantage deux histoires juxtaposées qu’une seule).

La Traque

Le gouvernement terrien se met à puer de plus en plus : un réfugié politique vient se cacher sur Babylon 5… Un très bon épisode, où nous en savons enfin plus sur les évènements de la fin de la saison 1 et les Vorlons.

Mentir pour l’honneur

Sheridan commet une bavure en tuant un criminel minbari. Vir, l’assistant de Mollari, est quant à lui contraint de quitter la station, tandis que son maître s’attire encore de nouveaux ennuis. Quant à l’ambassadeur vorlon Kosh, il se pourrait que ses discours énigmatiques commencent enfin à devenir compréhensibles… Un bon épisode, encore une fois pour l’approfondissement des personnages.

Reportage

Cet épisode est pour le moins spécial car il est réalisé… sous la forme d’un reportage d’ISN, la principale chaîne de télévision dans l’univers de Babylon 5. Nous découvrons le point de vue des Terriens face à la conquête spatiale et le fait que leur méfiance ne semble pas toujours complètement infondée. La réalisation s’ouvre au plan-séquence en caméra épaule et s’en tire avec une certaine fluidité, bien que plus brusque que dans Star Trek, prise sur le vif oblige. D’autres plans, cette fois fixes, permettent également de montrer les performances des acteurs dont les propos offrent plusieurs fois une nouvelle épaisseur pour leurs personnages. Enfin, le worldbuilding est approfondi du côté de la Terre dont nous entrevoyons enfin quelques personnalités médiatiques et politiques. C’est ainsi l’occasion de voir comment celle-ci se fascise autour d’un nationalisme isolationniste. Tout cela en fait… eh bien, un excellent document audiovisuel.

Dans l’ombre de Z’ha’dum

Tandis que la guerre fait rage, Sheridan doit accueillir des réfugiés narns de plus en plus nombreux, quitte à être débordé physiquement et émotionnellement. De son côté, la propagande terrienne empire (et n’est pas sans nous rappeler certaines postures politiques actuelles). Et comme si tout ça ne suffisait pas, un mystérieux contact de Mollari semble être en lien avec la mort de la femme du capitaine… Bon, une fois de plus, on nous tease plus qu’on ne nous révèle, mais c’est fait avec suffisamment de sense of wonder pour donner le vertige : un très bon épisode.

Le Duel

Sheridan est hanté par des visions monstrueuses. Pendant ce temps, Mollari accueille un vieil ami… qui le provoque en duel. Un bon épisode qui enfonce un peu plus Londo dans sa descente aux enfers morale, et qui montre comment même une créature qui nous semble purement maléfique peut en fait juste avoir avec vous un défaut de communication.

Le Châtiment divin

Un virus est sur le point de décimer la race des Markabs. Le docteur Franklin tente de sauver la population en trouvant un vaccin, mais celle-ci, très pieuse, refuse de croire en ce qui lui semble un châtiment divin… Un bon épisode brassant un grand nombre de thèmes (puritanisme, racisme, antivaxisme), mais qui manque d’une montée en tension de la part des gourous religieux pour accoucher d’un scénario excellent.

Examens de confiance

Une réfugiée met Sheridan en garde : un terroriste serait caché à bord de la station, manipulé au point que lui-même ignore qu’il est programmé pour tuer. Il va donc falloir sonder mentalement chaque membre de Babylon 5… mais Ivanova refuse catégoriquement car elle cache un lourd secret. Un épisode qui marque, sans doute bien trop brutalement, la disparition d’un personnage de la série.

L’Armée de lumière

Les centauris font une nouvelle fois appel aux Ombres pour détruire les Narns. Mollari et G’Kar apparaissent encore plus tourmentés que d’habitude, et jamais espoir et désespoir n’ont été à ce point mêlés. Un excellent épisode où j’ai fini au bord des larmes !

L’Inquisiteur

Pour résister face aux Ombres, les Vorlons commencent à rallier Delenn sur Babylon 5. Mais cette race mystérieuse est-elle aussi bienveillante qu’elle le prétend ? Kosh envoie un humain enlevé il y a des siècles et modifié par leurs soins pour tester sa loyauté : un inquisiteur…

Un très bon épisode, où les psychologies des personnages continuent de se faire pousser à leurs extrêmes : Delenn est éprouvée dans sa foi, G’Kar lutte alors qu’il est dans une position délicate, Vir éprouve de la culpabilité pour avoir aidé Mollari à plonger les territoires narns dans le chaos.

Crépuscule

Les centauris ont des appétits de plus en plus voraces et commencent à attaquer d’autres mondes que ceux narns. De plus en plus tiraillé entre ses convictions et le gouvernement terrien, Sheridan est confronté à ses propres choix : de quelle paix veut-il ? Une harmonie durable entre les peuples ou un simple statu quo face aux grandes puissances ? Un très bon épisode, le plus spectaculaire jusqu’ici (bien qu’on soit encore loin du gigantisme des meilleurs épisodes de DS9), et permettant d’approfondir considérablement les thématiques de la série. À noter que nous voyons enfin les Vorlons en chair et en os : et même si leur apparence est assez décevante, elle garde encore une fois… une part de mystère.

Saison 3 : Point de non-retour

L’Étoile céleste

Sheridan continue de monter sa rébellion. Comment vaincre un ennemi omnipotent comme les Ombres ? Pour cela, il s’entoure de Marcus, sympathique filou galactique, et de minbaris s’apprêtant à lui faire une grosse surprise. Un très bon épisode nous permettant d’introduire de nouvelles technologies, de nouveaux personnages, de nouvelles tactiques : la série repart pour le mieux.

Convictions

Un mystérieux terroriste pose des bombes à travers tout Babylon 5. Un assez bon épisode, dont la trame hélas trop classique reste le prétexte pour un début de réconciliation entre G’Kar et Mollari, ainsi que la découverte de quelques-unes des spiritualités du futur.

Au cœur du conflit

Une sonde extraterrestre met la station face à un dilemme : apporter à l’Humanité des connaissances inédites ou la raser tout bonnement et simplement. Un très bon épisode qui met en scène de manière magistrale les failles de Franklin et Garibaldi… et l’intelligence de Sheridan. Et que dire de l’intrigue secondaire autour de G’Kar, contraint d’hésiter entre compromis et radicalité ? Seul le prologue me gêne un peu : s’il est annonciateur du reste, il semble une offrir une version « droitarde » de La Grève des Dockers, où les ouvriers sont résumés à une bande de fous furieux populos-démagos.

Les Jardins de Gethsemani

Un prêtre à bord de la station est en proie à ses anciens démons. Un excellent épisode sur les angoisses existentielles, sur lesquelles je me garderai bien de m’étendre pour ne rien vous gâcher ; seule légère insatisfaction, l’une des sous-intrigues s’annonce partie pour durer plusieurs épisodes, et ce premier nous laisse un peu sur notre fin.

Les Voix de l’autorité

La Terre a sombré dans le totalitarisme ; Sheridan et les siens s’efforcent de rester intègres avec leurs valeurs, et d’invoquer les Anciens (moins tentaculaires que ceux auxquels vous pensez) pour contrer les Ombres. Un très bon épisode dévoilant un nouveau vaisseau et une nouvelle civilisation, de façon pour le moins spectaculaire ; ça n’annonce que du bon pour la suite !

Dépendance

Sheridan et Garibaldi doivent composer avec un membre du Corps Psi pour mettre le grappin sur un dangereux trafiquant de drogue. Ce dernier conclut un marché avec G’Kar, qui pour résister contre son peuple est prêt à vendre son âme au diable… Nouveau très bon épisode où sa relation haineuse avec Mollari atteint son paroxysme, tout en continuant d’offrir un espoir de pardon. Quant à l’équipage de Sheridan, il commence à se poser des questions sur quelle éthique aborder alors que la politique humaine devient plus que jamais incertaine…

Exogénèse

Marcus et Franklin découvrent un complot de body-snatchers… qui pourrait très bien ne pas être ce qu’on croit. Un très bon épisode, qui donne le vertige en exploitant à fond un concept bien connu par les fans de DS9.

Message terrestre

Le Corps Psi tente de pactiser avec les Ombres ; Sheridan est prêt à tout pour les en empêcher. Encore un très bon épisode, ajoutant à la saison une bonne grosse couche d’épique, bien que fatalement vu toutes les intrigues politiques et le potentiel pyrotechnique, on aimerait franchement en avoir plus.

Point de non retour / La Fin des rêves

Difficile de parler de ces deux épisodes séparément l’un de l’autre : c’est le moment inévitable du divorce entre la Terre et Babylon 5. Sheridan est obligé de déclarer son indépendance face à un gouvernement devenu complètement fasciste, enclenchant un remake de David et Goliath. Comment la station va-t-elle s’en sortir ? Il se pourrait qu’elle ait plus d’alliés qu’elle ne le croit ; mais surtout, ses habitants peuvent compter sur la ruse, la rhétorique, l’irrévérence, et surtout la camaraderie. Le résultat est excellent.

Renaissances

L’indépendance de la station débute, et toute sa population n’est bien évidemment pas d’accord avec cette prise de décisions. Un très bon épisode continuant dans la logique des deux précédents, approfondissant encore la culture minabarie et plusieurs personnages.

Le Secret de Vir

Depuis le début de la saison, Vir est régulièrement envoyé sur Minbar pour relations diplomatiques. Il semble traîner avec lui un lourd secret, dont est bien loin de se douter son maître…

Un excellent épisode, diabolique dans son écriture : le scénariste passe son temps à semer des fausses pistes pour déjouer les attentes du public, ou des situations triviales cachant en fait beaucoup plus d’informations qu’elles ne le prêtent à croire. Mollari est obsédé par les insectes comme s’ils étaient une métaphore de ses propres démons, paranoïa et culpabilité ; Ivanova fait des cauchemars de nudité, ce qui est une occasion pour les dialogues de laisser entendre ensuite qu’elle pourrait bien ressentir de l’attirance pour Vir. L’héroïsme, et même la violence, ne sont jamais montrés directement, toujours évoqués, pour mieux dévoiler le quotidien des personnages, lisse en surface, mais plein de dangers, de faux-semblants et de contradictions dès que l’on creuse un peu. La morale est claire : la République centaurie ne vaut pas mieux que le gouvernement terrien, mais ça n’exemple pas chacun de ses habitants de devoir faire des choix…

Le Chevalier de la Table Ronde

La station doit accueillir un arrivant qui affirme être le Roi Arthur. Le retour des fillers à court d’idées ? Sauf que non : le twist nous refait basculer dans la SF, et interroge la résilience et les idéaux naïfs à rebours du cynisme. Un bon épisode que j’ai trouvé assez émouvant !

Vaisseau de larmes

Les Ombres restent les ennemies de la Terre, aussi celle-ci n’hésite pas à s’allier à Babylon 5 quand le besoin s’en fait sentir. Ces créatures maléfiques préparent justement quelque chose qui n’a rien de rassurant. Un épisode alléchant bien qu’encore une fois trop court, mais qui n’est pas sans ménager une trouvaille horrifique à la Tetsuo.

Le temps est venu

La guerre empire : les Ombres pactisent avec tous les mondes ayant des désirs expansionnistes avant de les trahir aussitôt, tandis que les membres de B5 sont confrontés à leurs anciens démons. Dès la séquence pré-générique, on sent que le ton s’est profondément assombri : le premier plan montre les restes d’une bataille stellaire dont nous n’avions jamais entendu parler, puis la voix off d’Ivanova résume des évènements s’étant produits loin de la station, quand elle avait jusqu’ici été au centre de presque tous ; les lents travellings qui ne font plus qu’illustrer ses propos montrent une Babylon 5 figée, impuissante, tandis que la menace des Ombres se fait de plus en plus précise. Le reste de l’histoire va être de la même teneur : une alternance entre espoir et désespoir, allant à un rythme de plus en plus effréné. Un excellent épisode !

La Guerre sans fin

Sinclair est de retour, bien décidé à percer le mystère de Babylon 4. C’est l’occasion d’accomplir un vieux fantasme de fan en faisant travailler côte à côte les deux grands capitaines de la série ! Et ce n’est pas dans n’importe quel scénario, puisqu’il s’agit d’un enchevêtrement de boucles et de paradoxes temporels. Un double épisode qui apporte cela dit encore de nouvelles questions, quand les intrigues dans le présent sont bien plus satisfaisantes… et faciles à suivre.

Le Cheminement

Franklin a pris ses distances de l’infirmerie et se cherche. Il découvre dans les bas quartiers une magnifique chanteuse ; eux deux tombent amoureux. Évidemment, ces choses-là ne sont pas faites pour durer… Hélas, le récit ne semble pas savoir où il va dans un premier temps, et les chansons disons-le font assez guimauve. Un épisode plein de potentiel mais qui reste relativement plat.

Le secteur Gris 17 ne répond plus

Minbar hésite encore à rejoindre Babylon 5 malgré le lobbying intense de Delenn. La caste des guerriers voit d’un très mauvais œil cette alliance avec les humains. Un incident diplomatique est si vite arrivé… Pendant ce temps, Garibaldi enquête sur une mystérieuse secte dans les tréfonds de la station. Un très bon épisode avec une forte tension, ce qui n’est pas sans perdre de vue les touches d’humour nécessaires pour reprendre sa respiration.

Mélodie œcuménique

Des membres des différentes instances religieuses terriennes rejoignent la résistance de Babylon 5. Pendant ce temps, Mollari complote, comme d’habitude… C’est l’occasion de pousser encore plus loin le génie diabolique de ce personnage entre egotrip pavé de bonnes intentions et folie destructrice ; cela donnera à la fin de cet excellent épisode un montage alterné qui n’est pas sans rappeler un certain film de Francis Ford Coppola. J’ai adoré la présence d’un personnage évangélique rempli des petits défauts de cette branche du christianisme mais sans pour autant être caricatural, qui vient ainsi rappeler que si elle possède d’importantes dérives intégristes, elle n’est pas pour autant vouée à être sectaire. Et concernant deux personnages, il y a eu un moment en fin d’épisode où j’ai enfin pu m’écrier : « Ahhh… Le baiser ! Le baiser ! Le baiser ! »

Instants décisifs

Les combats contre les Ombres s’accélèrent, tandis que Franklin est confronté une nouvelle fois aux différents choix de sa vie. Un très bon épisode qui annonce une accélération des intrigues après tant de mystère et d’attente… et dont la morale n’est pas sans me parler personnellement.

Z’ha’dum

C’est le moment décisif : John Sheridan doit se rendre sur Z’ha’dum, où les Ombres l’attendent. Or celles-ci sont-elles simplement bêtes et méchantes… ou ont-elles tout comme les Vorlons leur propre philosophie ?

Difficile de parler de cet épisode : la philosophie des Ombres est inspirée d’une théorie du XIXe siècle déjà évoquée dans un épisode précédent, et qui fait partie des tropes de fiction du type « idée invalidée depuis des décennies mais qui fait bien pour les méchants de fiction » ; j’avoue avoir été un peu déçu après tout ce teasing, même si je confesse bien volontiers l’utiliser moi aussi dans le roman que j’écris pour mon master. En outre, plusieurs personnages « meurent » alors que nous avons la quasi-certitude de les retrouver en bonne santé dans quelques épisodes… Dans tous les cas, ça reste palpitant et donne la hype pour la prochaine saison. De toute façon, il faut bien que je la regarde, c’est pour ma culture…

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