Rentrée pénible pour Harry (qui l’eut cru ?). Ça y est, le ministère de la Magie l’a dit : « Nous sommes en guerre ». Mais on ne peut pas dire qu’il y va avec beaucoup de professionnalisme : des innocents sont accusés… quand on accuse quelqu’un. À Poudlard, il doit faire l’équilibre entre toujours plus de travail et tenter de débusquer des Mangemorts. Pour ce qui est des cours de potion, il s’en sort assez bien grâce à un grimoire noir et mystérieux jailli de nulle part ayant réponse à tout et qui est signé « le Prince de Sang-Mêlé ». Mmmmh… Quelque chose me dit que c’est pas une bonne idée.

Difficile donc de chroniquer ce tome 6 car non seulement une partie de sa fin est cousue de fil blanc, mais l’un des personnages dont on sait qu’il va très sûrement trahir finit par le faire sans retournement de situation ni rien. Pourtant, si ces éléments sont prévisibles, la manière de les combiner entre eux est moins évidente : j’avoue que l’identité du Prince n’est pas celle à laquelle je m’attendais (flûte alors ! moi qui pensais que Sang-Mêlé-les-Pinceaux était une sympathique commune d’outre-Manche !). De la même manière, si le thème de l’autoritarisme revient à nouveau, cette fois sous la bannière de la guerre légitime (et est particulièrement bien traité), il occupe au final peu de pages. Celles habituelles sont consacrées aux intrigues de lycée. Heureusement que la clairvoyance d’Hermione nous sauve de l’ennui des amours adolescentes… enfin, quand elle n’est pas en train d’essayer de se mettre en couple avec son pire ennemi.

Pour autant, ce qui est et a toujours été la grande force des Harry Potter, ce sont les interactions entre les personnages. Harry s’affirme comme leader et fait désormais moins d’erreurs sans être pour autant le Gary Sue des débuts ; mais il continue d’être tenté, cette fois par le succès facile, dans un désir de pragmatisme comme le ministère de la Magie qu’il critique pourtant. Dumbledore est toujours un vieux sage charismatique, mais avec l’adolescence on commence à voir les failles de ses raisonnements… y compris celles qu’il ne veut pas admettre. Malefoy… bon, on s’attendait au camp dans lequel il allait se ranger, mais il ne parvient pas à assumer son rôle de méchant (et c’est d’autant plus prenant que les gens qui s’opposent à lui ont beaucoup plus de répondant que pour un certain Kylo Ren…). Et que dire de la famille Weasley ? Entre la copine de l’un des fils qui va traverser une terrible épreuve et une mère forte et pourtant éplorée, difficile de ne pas se sentir plus ému que jamais (surtout si on a eu, comme moi, une parente qui s’est toujours efforcée d’être solide tout en ayant d’importantes fêlures).

Bref, si tout progresse, on reste sur les mêmes défauts depuis quelques Harry Potter : de longues centaines de pages de bruits de couloir avant une dernière centaine de pages passionnante et effrénée. Soyons indulgents : pour des histoires qui se passent sur toute une année, c’est difficile de faire autrement. Et comme il se produit à la fin… disons d’importants changements, il se pourrait bien que les codes soient totalement bouleversés pour le tome final. Enfin un HP que je pourrai décorer du prestigieux pin’s « lu et approuvé » ? Je l’espère et il y a de fortes chances. J’attends des bouchées doubles de politique, de bagarre et d’explorations d’endroits peu recommandables, et il est peu probable que je sois déçu. Et puis bon, c’est pour ma culture…

Une autre critique avadakedavrantesque ici : Lutin82, …

Et pour connaître le reste du cycle : tome 1tome 2 ; tome 3 ; tome 4 ; tome 5 ; tome 7.

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