Journal de bord du maquisard Scribouille : nous avons dégommé ce matin trois vaisseaux de la Fédération. Je ne lui fais plus franchement confiance depuis l’élection du nouveau Premier ministre : je ne suis pas sûr que renforcer nos frontières face à la menace du Dominion soit la solution la plus humaniste qui soit… Durant les rares moments où je ne subis pas de harcèlement téléphonique de la part du commandeur Sisko, je regarde The Orville, pastiche de Star Trek : The Next Generation, réputé chez certains trekkies comme bien meilleur que les séries ST récentes…

Par la reprise et le traitement en profondeur des thématiques de la célèbre franchise, The Orville s’est effectivement faite un petit nom dans les séries US de ces dix dernières années. Ajoutez-y qu’y participent quelques personnalités, excusez du peu, comme Jonathan Frakes, Robert Picardo ou Brannon Braga, et vous en avez la certitude : The Orville veut devenir plus Star Trek que Star Trek !

Impression générale

Nous découvrons ainsi une Fédération alternative, où le commandant Ed Mercer, homme légèrement désabusé de la vie, se voit attribuer le petit vaisseau Orville. Cependant, quelle n’est pas sa surprise quand il découvre que son second sera la personne qui l’a fait passer de l’état de Captain Biceps à celui de Bertrand Labévue : son ex, Kelly Grayson. Et ce n’est que le début de ses surprises vu qu’il va devoir aussi s’accomoder d’Isaac, un équivalent de Data au melon surdimensionné, Borthus, un extraterrestre plein de la morgue de son peuple Mocklayn, ou encore Alara, une jeune Xelayane qui peine à maîtriser sa force…

Malgré ce pitch qui a de quoi titiller la curiosité, j’ai quand même quelques problèmes avec le style The Orville. À commencer par les décors : les bâtiments de la Fédération sont immenses et sans la moindre trace de saleté. Tout est si clinquant, rutilant qu’on se croirait dans une œuvre d’atompunk : certes le futur de Star Trek est utopique et merveilleux, mais s’il n’y a aucune crasse, juste des surfaces lisses et brillantes comme les villes imaginaires du site Internet d’un prince-entrepreneur de Dubaï, aussi réussis soient les effets spéciaux, JE N’Y CROIS PAS. Heureusement, ces effets spéciaux retranscrivent à merveille le sense of wonder présent au cœur de nombre d’épisodes, et le design de chaque vaisseau a été pensé avec une grande élégance.

Ensuite, le désir de rendre hommage à Star Trek en même temps que s’en moquer gentiment n’est pas sans amener quelques tics d’écriture. Comment être drôle tout en gardant un solide fond de sérieux ? Première option foireuse : faire des blagues de beauf quand l’univers de Star Trek serait plus adapté à un humour du style Johnny English. Deuxième option foireuse : inclure de éléments dont on ne sait pas s’ils sont voulus comme humoristiques ou non. Par exemple, quand le timonier-comic relief Gordon Malloy se fait scanner par les autorités de la planète Kaylon, il dit : « Ah, je déteste ça, on va sûrement se faire irradier ». Le ton blasé laisse entendre qu’il râle sur une broutille ; mais comme la formulation n’est pas spécialement catégorique et qu’on ne connaît pas la technologie de cet univers sur le bout des doigts, il n’y a pas de réel décalage comique. Bon, admettons que les couacs dans les répliques soient dus au doublage : il n’en est pas moins qu’on en trouve aussi dans les situations. Ainsi, on ne sait pas si on doit s’amuser tout comme Malloy quand il fait avaler n’importe quoi à Borthus, ou si la caméra nous montre que c’est juste un petit con qui aime se moquer du monde.

En fait, on se rend vite compte que le réalisateur humoriste Seth McFarlane n’a pas créé cette série pour y donner ses sketches habituels mais pour faire son Star Trek à lui : la scène d’ouverture de la série est un vaudeville ultra-classique qui n’est en rien révélateur de la qualité du reste ; les nouvelles sociétés montrées sont moins souvent traitées sur le ton de la satire que de manière sérieuse, les résolutions d’épisode ne sont que rarement amusantes et farfelues. À partir de la saison 2, l’humour se fait plus discret, et à la saison 3, il n’y en a pas de manière plus significative que dans TNG (même s’il est toujours moins discret…). Ce n’est pas une mauvaise chose en ceci que la série parvient ainsi à trouver son ton en se faisant très proche mais suffisamment éloignée de celle dont elle s’inspire. En terme de variante de Star Trek décalée et absurde, ma référence restera en revanche Galaxy Quest.

Précisons enfin pour l’anecdote que The Orville ne possède pas de Starfleet : les explorateurs qui nous sont montrés sont officiellement des militaires… même si ça ne change rien à l’histoire ;).

Saison 1

Les Vieilles Blessures

Ça y est, Mercer est promu capitaine, or il doit protéger une arme aux propriétés révolutionnaires… Un bon pilote malgré son humour un peu gras : sa rivalité mesquine avec Kelly laisse entendre qu’Ed se cherche encore un peu… et peut-être aussi les scénaristes. Du reste, on a un bel équilibre entre scènes d’action, d’émerveillement et d’humour, et l’équipage nous est présenté de manière carrée en 40 minutes, sans le moindre bout de gras.

Capitaine Alara

Alara doit gérer l’Orville pendant qu’Ed et Kelly sont kidnappés sur une planète ressemblant beaucoup à La Cage de TOSUn bon épisode, avec une chute particulièrement hilarante qui en dit long sur l’absurdité de notre époque !

Question de genre

Borthus et son compagnon Klyden ont pondu un œuf dont leur est sortie une fille. Or leur espèce est censée ne se composer que de mâles ; ils exigent donc de la médecine de bord, la docteure Claire Finn, une opération de changement de sexe sans le consentement de celle qui n’est encore qu’un bébé… Un excellent épisode, abordant tout un panel des questions liées autour de la normation des corps : le validisme, les mutilations à l’encontre des intersexes, les mutilations rituelles, l’arbitraire du fait qu’une sexualité nous paraisse normale ou non (les Mocklayns sont tous des hommes et donc gays), le tabou de la transidentité, ou, dans une veine plus classique, l’égalité hommes-femmes… Une personne connaissant mal ces sujets pourra facilement en avoir une vision plus nuancée, même si aucune distinction n’est faite entre sexe et genre ; mais ce n’est pas bien grave, puisque la société mocklayne est encore trop à la ramasse sur ces sujets pour en faire une.

Perdus dans l’espace

L’Orville découvre un vaisseau-monde dont les habitants ont oublié toute existence de l’extérieur. Sachant que cette idée est un marronnier de la SF, je m’attendais à ce que cette histoire-ci se distingue du tout-venant par l’humour ; mais nous n’avons pas grand-chose à nous mettre sous la dent en-dehors de quelques punchlines. Épisode moyen, donc.

Jalousie

Mercer part à la rescousse d’une mystérieuse jeune femme qui lui fait de l’œil, ce qui n’est pas franchement pour plaire à Kelly. La révélation de son identité arrive assez brusquement et crée une rupture très sérieuse au sein d’un épisode jusque-là dosant très bien son comique ; encore un épisode moyen.

Infiltration

Mercer et Malloy doivent se faire passer pour des krills, les ennemis jurés de la Fédération, alors qu’ils sont de parfaits branquignoles. Encore une fois, j’ai l’impression que l’humour ne va pas aussi loin qu’il le pourrait, mais ne peux pas m’empêcher de m’amuser des nombreuses déveines de nos deux zozos. La fin ramène un peu de sérieux et termine de critiquer une société autoritaire et intégriste : un bon épisode.

Une démocratie totale

On nous ressort la même explication foireuse à pourquoi des extraterrestres ressemblent totalement aux êtres humains que dans Mirri (TOS), le tout pour nous montrer une société qui est quasiment un décalque de l’épisode de Black Mirror 03×01. Sauf que si Charlie Brooker se contentait de montrer une simple descente aux enfers dans un système où les êtres humains sont évalués en permanence par leurs semblables, Seth McFarlane choisit d’aller beaucoup plus loin en le montrant sous tous ses aspects : société du spectacle, communautarisme, mesures autoritaires pour mater les éléments récalcitrants… Un bon voire très bon épisode.

Repli spatial

La docteure Finn part en vacances avec ses deux fils, mais se retrouve accompagnée d’Isaac ; et leur voyage se complique encore plus quand ils échouent sur une planète inhabitée. Un très bon survival haut en couleurs, avec un robot incapable de comprendre les enfants alors qu’il n’a de cesse de les accompagner dans des situations extrêmes !

Une visite inattendue

Vous vous souvenez de Fascinationcet épisode de DS9 claqué où tout le monde tombe amoureux de tout le monde ? Rebelote ici, mais avec cette fois une explication scientifique plausible et une résolution inattendue… Encore un bon épisode.

Hallucinations

Bon, épisode horrifique de facture très classique : un amoncellement de peurs répandues différentes, traitées sans grande innovation de mise en scène… Le tout n’a rien de déshonorant, puisqu’accompagné d’un beau message d’espoir : par grandeur d’âme, je vais mettre assez bon épisode.

Intelligence cachée

John LaMarr, ami lui aussi immature de Gordon Malloy, semble bien plus intelligent qu’au premier abord. En fait, il pourrait même tirer l’Orville d’une expédition périlleuse… Dans La perte (TNG), je vous parlais d’un univers inspiré de Flatland ; eh bien ici, on ne se contente pas de l’évoquer, on saute dedans à pieds joints ! Un excellent épisode, montrant un worldbuiliding impressionnant qui garde une très forte part de mystère, et sans pour autant délaisser la psychologie de ses personnages.

Crise de foi

Kelly viole la Directive première en guérissant une enfant blessée, et déclenche sans le vouloir un culte de sa personnalité. Un bon épisode qui montre que malgré le fondamentalisme religieux qui se base parfois sur des idées lunaires, il n’y a pas de fatalité.

Saison 2

Ja’loja

La culture mocklayne, pleine de poésie, intime d’être en couple à tous les participants d’une cérémonie sacrée autour de l’urine… Mais comment trouver l’âme sœur sur un vaisseau aussi petit que l’Orville ? Un épisode sympathique, s’axant davantage sur le développement de la psychologie des personnages que sur les frissons du space opera.

Désir primal

Autre partie de Star Trek qui n’avait jamais été développée, cette fois pour ne pas choquer l’audience : les holosuites érotiques. Ici, le sujet est pris à bras le corps avec Borthus qui en y accordant trop d’importance risque de commettre une tragique erreur. Un bon épisode, qui montre qu’ici contrairement à VOY il n’y a pas de bouton reset.

Retour au bercail

Alara doit rentrer chez ses parents et se retrouve mêlée à une affaire de vengeance. Difficile pour moi de ne pas être plus que mitigé : c’est le dernier épisode où on la verra parmi l’équipage de l’Orville, mais la raison en est totalement random pour un épisode random. Les adieux sont bien sûrs émouvants, mais j’aurais espéré qu’ils soient moins gratuits.

Une histoire de vengeance

Ça y est, Mercer a trouvé l’amour… sauf que sa copine est en fait sa pire ennemie. Un épisode encore une fois ultra-classique : on est typiquement dans le même registre que Crépuscule (ENT), mais sans le côté jusqu’au-boutiste. Un épisode qui n’a rien de honteux, mais tellement déjà-vu qu’il en est très moyen…

Un anniversaire mémorable

Borthus et Kelly se retrouvent prisonniers d’une civilisation au mode de fonctionnement totalement lunaire (c’est le cas de le dire). Un très bon épisode pour montrer jusqu’où des dogmes peuvent aller, alors même que dans la vie quotidienne on aurait tendance à les ranger dans la catégorie « c’est pas trop grave ».

Chantons sous l’Orville

Depuis leur mésaventure sur une planète déserte, Claire a gardé un très bon souvenir d’Isaac ; le robot, de son côté, ne serait pas contre comprendre le fonctionnement d’une relation amoureuse. Le problème, c’est qu’il n’en a strictement aucune idée… Une très bonne comédie romantique, encore une fois classique mais dosant superbement bien tendresse et situations décalées !

Amour interdit

Tala, la xelayane qui remplace désormais Alara, doit venir en aide à un mocklayn victime… d’hétérophobie. Le trope du « on inverse une oppression » peut donner de très beaux récits (notamment avec Ayesha), mais je pense que la pop-culture y a recouru trop souvent : il ne faut pas oublier que si ce sont les blancs / hommes / bourgeois / hétéros / cis qui ont un avantage décisif dans l’échelle sociale, ça vient de raisons anthropologiques et historiques complexes qu’il est bien plus intéressant (et urgent) d’étudier que de proposer un énième matriarcat / système où les noirs ont le pouvoir / ect. Bref, un épisode qui m’a laissé mi-figue mi-raisin, mais qui pourra éventuellement aider à sensibiliser aux questions LGBT.

Kaylon

Isaac doit retourner sur sa planète d’origine, Kaylon, où vivent des millions de ses semblables qui prétendent vouloir adhérer à la Fédération. Or, les Kaylons ont quelques squelettes dans la placard… et c’est peu dire !

Bon, essayons de ne pas spoiler : ce double épisode marque un tournant dans la saga, mais en recyclant tellement de tropes pour aboutir à une simple baston à gros rayons lasers qu’il en devient très scolaire. Du coup, déso pas déso, je reconnais que ça ouvre la porte à plein d’histoires très intéressantes, mais celle-ci ne m’a pas transcendé.

Le Sang des patriotes

Gordon retrouve un vieil ami à lui qu’il croyait mort dans une attaque lancée par les krills. Un bon épisode malgré encore une fois la facilité d’écriture des extraterrestres parfaitement humanoïdes, dont la dénonciation du fanatisme y compris au sein de la Fédération n’est pas sans rappeler TNG / DS9.

Traverser le temps

Gordon découvre une curiosité archéologique : un smartphone. Or la jeune fille à qui elle appartenait a conservé suffisamment de données pour qu’on puisse créer un double holographique d’elle… et en tomber amoureux. Vous vous souvenez de Fair Haven (VOY) ? Bon, bah là, c’est la même chose, mais sans les plâtrées de guimauve : un très bon épisode.

Le Sanctuaire

L’Orville découvre que nombre de femelles mocklayns se cachent sur une planète éloignée de tout : encore un très bon épisode, qui allie humour léger et intrigues politiques complexes.

Sept ans de réflexion

Kelly voit son moi d’il y a sept ans se retrouver catapulée au cœur de l’Orville. Un bon épisode sur les différences entre les stades successifs d’une personne au cours de sa vie, et nous rappelant qu’aucune expérience, même éprouvante, n’est jamais vaine.

La route que je n’ai pas prise

Suite au retournement de situation final de l’épisode précédent, un paradoxe temporel a provoqué l’éradication de l’espèce humaine par les Kaylons. Les survivants tentent de réparer les pots cassés et, heureux hasard, on trouve dans leurs rangs tous les officiers de l’Orville. Bon, le coup du « on imagine par un paradoxe temporel comment un univers pourrait mal tourner, on tue tout le monde à la fin, mais heureusement un autre paradoxe temporel va tout rétablir sans laisser aucune séquelle », ça me rappelle un peu trop Harry Potter et l’enfant maudit, c’est dire si ce trope ne me plaît pas spécialement ; reste un épisode agréable pour son côté spectaculaire.

Saison 3 : Nouveaux horizons

La série, qui appartenait jusque-là à Warner, se fait racheter par Hulu, et s’offre à l’occasion un format bien plus luxueux : passage du 16:9 au 2,35:1, nouveau générique en mode bigger is better, durée désormais irrégulière et de toujours plus d’une heure, on sent une très grosse ambition de la part de la série de se rapprocher du cinéma proprement dit. Le résultat est magnifique visuellement et permet des introspections bien plus longues.

Le Robot galeux

Suite aux évènements de Kaylon, Isaac est de plus en plus mal vu par l’équipage, notamment une nouvelle membre nommée Charlie. Et pour un divertissement tous publics, on va quand même assez loin dans la noirceur et le désespoir : un très bon épisode, même si ce qui me bluffe le plus reste à quel point Isaac est un bon sujet pour les effets Kulechov.

Les Royaumes de l’ombre

Tandis que la paix se négocie avec les krills, la Fédération est autorisée à explorer les limites de leur territoire, malgré qu’il y ait une zone où ils stipulent clairement : « FUYEZ, PAUVRES FOUS ! » Débute une descente aux enfers horrifique qui n’en offre pas moins un monde extraterrestre innovant et soigné. Encore une fois, classique mais efficace, bref : un bon épisode.

Le Paradoxe de mortalité

Mercer et quelques-uns de ses hommes se retrouvent plongés au sein de leurs peurs les plus effrayantes : outre le fait que cette histoire fait redite avec Hallucinations, il n’y a aucune logique à ce qu’ils traversent avec Tala qui perd sa force pour la récupérer tout de suite après, ou le fait qu’ils se retrouvent sans explication dans des environnement du XXIe siècle plutôt que de leur époque. On erre d’un lieu fantasmagorique à l’autre dans un parfait coq-à-l’âne, pour se rendre compte à la fin que personne ne risquait rien depuis le début : un très mauvais épisode !

Douce pluie apaisante

Les krills et la Fédération vont enfin réussir à se réconcilier… oui mais il y a une élection. Douce pluie apaisante, c’est l’épisode post-Trump de la série : on pourrait lui reprocher de manquer de subtilité dans le parallèle avec l’actualité des États-Unis (mais aussi, plus discrètement, de la Hongrie) ; seulement, ce n’est pas la subtilité qui est recherchée, mais la clarté du message. Cela suffit-il à en faire une bonne œuvre ? Tout ça reste très prévisible, et ne fait pas grand-chose d’autre que de poser des jalons pour l’un des épisodes suivants ; en revanche, parce que les décorateurs ont fait un travail de malade sur le monde des krills, je pense qu’on peut sans ambiguïté dire qu’il s’agit d’au moins un assez bon épisode.

Du genre de Topa

Topa, l’enfant de Klyden et Borthus, ressent une dysphorie de genre. Si vous ne voulez pas de spoiler, évitez de lire le paragraphe suivant, et dites-vous juste qu’il s’agit d’un bon épisode.

Là encore, on retrouve un trope qui me laisse sceptique (et comme le dirait un de nos grands trolls nationaux, quand c’est trope, c’est tropico) : « une fille transformée en garçon veut être à nouveau transformée en fille ». Ça montre que finalement on peut très bien changer d’identité de genre (et ce même plusieurs fois) tout en restant le même individu, et en y trouvant l’épanouissement recherché ; mais dans une lecture conservatrice / réactionnaire de l’œuvre, on peut très bien y voir aussi le fait que cette personne, en revenant à son genre d’origine, retrouve en fait la « vraie » identité qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Restent des dialogues écrits avec beaucoup de finesse et de justesse, bien qu’un peu trop pédagogues par moments, et le légendaire flegme d’Isaac.

Deux fois dans une vie

Gordon se retrouve propulsé dans le passé où il refait sa vie. L’histoire fait sérieusement penser à Contretemps (TOS), mais l’intensité dramatique n’est pas la même : le fait qu’il puisse changer le cours de l’Histoire est beaucoup plus hypothétique. Un épisode très moyen, malgré une prestation d’acteur honorable et rehaussée par ses dialogues.

Des tombes inconnues

On parlait de matriarcat tout à l’heure, et en voilà justement un qui pointe le bout de son nez ; sauf que c’est traité de manière bien moins catastrophique qu’Angel One (TNG). En effet, outre le fait qu’on s’amuse de voir Ed, Gordon et LaMarr ridiculisés en larbins, cette histoire est surtout un prétexte à développer toutes sortes de sous-intrigues douces-amères ou tout simplement émouvantes. Un très bon épisode, sans aucun doute un de mes préférés.

Le Bleu de la nuit

Topa se rend sur la planète des femelles mocklayns, où on lui confie une mission très importante… qu’elle n’est pas du tout en mesure d’endosser. Après une première demi-heure très prévisible, le récit finit par nous surprendre avec des scènes de torture assez graphiques par rapport à ce qui se fait d’ordinaire dans le grand public, une guest improbable et le retour inattendu d’un certain personnage. Pour toutes ces raisons, les dernières minutes sont extrêmement émouvantes, ce qui en fait un bon voire un très bon épisode.

Les Dominos

Cette fois, ce n’est pas peu dire que la Fédération est dans la merde : elle a contre elle les krills, les mocklayns et les kaylons. Mais une mystérieuse arme pourrait bien sauver la mise… Un excellent épisode bouclant en moins de 80 minutes trois arcs narratifs majeurs avec des scènes d’action généreuses et des thématiques fortes telles que le pardon, l’empathie ou le sacrifice. Quel superbe final !

L’avenir reste à écrire

Final qui n’est pas sans nous laisser profiter ensuite d’un épilogue d’1h20, où Isaac se décide enfin à épouser Claire. L’ambiance est bon enfant, et si elle laisse se développer une petite intrigue, il ne s’agit pas de gâcher les festivités : en résultent quelques questionnements philosophiques sur lesquels il y aurait beaucoup à débattre, mais qui ne sont finalement qu’esquissés. L’avenir reste à écrire souffre de son format « épisode apaisé après d’autres de bruit et de fureur » : d’un côté on a juste envie de se reposer auprès de personnages qu’on a appris à aimer… de l’autre on se dit qu’on a le potentiel pour une vraie histoire.

Conclusion

Si elle n’est pas parfaite, The Orville est une très bonne surprise dont on sent qu’elle est faite par un passionné de l’univers Star Trek. Un fantasme de fan concrétisé à l’écran, et réussi grâce à de magnifiques SFX et des personnages attachants ; vous seriez très bêtes de vous en passer, surtout qu’il s’agit vraisemblablement de ma dernière critique concernant de près ou de loin ST (en tout cas avant un bon bout de temps). Eh oui, les enfants ! J’ai un emploi du temps, et je ne peux pas me procurer toute la sVoD du monde. Ce qui ne m’empêchera pas, je l’espère, de découvrir un jour Discovery, Picard et Strange New Worlds, qui m’ont l’air d’osciller entre le nanar et les bonnes idées bien que mal exploitées, et Lower Decks et Prodigy qui ont reçu des critiques diverses mais généralement excellentes. Et puis bon, c’est pour ma culture…

On s’envole aussi vers des mondes inconnus chez : Célindanaé, Star Trek Historia (saison 1), …

Bonus : un avis rapide mais éloquent d’Apophis, avec une analyse très juste des rapports entre la série et l’univers ST officiel.

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